🎳 Peut On Soutenir Que La VeritĂ© N Existe Pas

Lisezce Archives du BAC Dissertation et plus de 31 000 autres dissertations et fiches de lecture. Comment peut-on affirmer l'existence des vĂ©ritĂ©s alors que nos connaissance sont elles mĂȘme limitĂ©es par la subjectivitĂ© de nos sens et donc par de l'expĂ©rience de notre vision de la rĂ©alitĂ©?. La seconde partie de la phrase: “[] car il ne suit point que ce qui est

Peut-on dire Ă  chacun sa vĂ©ritĂ© » ? CĂ©dric Eyssette Le terme de “vĂ©ritĂ©â€ est parfois employĂ© de maniĂšre large pour dĂ©signer l'authenticitĂ© d'une chose “un vrai Picasso” ou la sincĂ©ritĂ© d'une personne “une personne vraie”. Au sens strict, ce qui est vrai ou faux, ce sont des affirmations l'affirmation qu'il pleut est vraie s'il pleut, fausse s'il ne pleut plas. DĂ©finition La vĂ©ritĂ© semble pouvoir se dĂ©finir comme la correspondance entre une affirmation et la rĂ©alitĂ© elle-mĂȘme une affirmation est vraie, si elle est conforme Ă  la rĂ©alitĂ©, fausse si elle n'est pas conforme Ă  la rĂ©alitĂ©. Un exemple de dĂ©bat pour comprendre les enjeux de la notion de vĂ©ritĂ© y a-t-il des vĂ©ritĂ©s Ă©conomiques ? cliquez sur les images pour voir les extraits vidĂ©o Approfondissement Si la question L'Ă©conomie est-elle une science ? » vous intĂ©resse, vous pouvez lire cet article de Quentin Ruyant sur son blog de philosophie des sciences. I - Le relativisme de la vĂ©ritĂ© PremiĂšre partie DĂ©finition Le relativisme de la vĂ©ritĂ© est la thĂšse selon laquelle la vĂ©ritĂ© n'existe pas il n'y aurait pas de vĂ©ritĂ© absolue, mais seulement une vĂ©ritĂ© relative Ă  chaque individu Ă  chacun sa vĂ©ritĂ© ». Nous avons dĂ©jĂ  rencontrĂ© des formes spĂ©cifiques de relativisme Le relativisme moral Les jugements sur le bien et le mal sont relatifs il n'y a pas de vĂ©ritĂ© morale absolue Le relativisme esthĂ©tique Les jugements de valeur sur les Ɠuvres d'art sont relatifs il n'y a pas de vĂ©ritĂ© absolue enmatiĂšre de goĂ»ts esthĂ©tiques Nous ne reviendrons pas ici sur les problĂšmes spĂ©cifiques que posent ces formes particuliĂšres de relativisme cf. le cours sur la philosophie morale, et le cours sur l'art. Ce qui nous intĂ©resse ici, c'est l'examen du relativisme de la vĂ©ritĂ©, qui est un relativisme gĂ©nĂ©ral. Peut-on soutenir, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, l'idĂ©e qu'il n'y a pas de vĂ©ritĂ© absolue, mais seulement une vĂ©ritĂ© relative Ă  chaque individu ? A. L'argument moral Le relativisme de la vĂ©ritĂ© prĂ©tend souvent ĂȘtre le meilleur moyen de dĂ©fendre plusieurs vertus L'humilitĂ© intellectuelle Être relativiste, c'est Ă©viter de prĂ©tendre qu'on a raison et que les autres ont tort La tolĂ©rance Être relativiste, c'est accepter que des personnes aient des croyances diffĂ©rentes La non-domination Être relativiste, c'est ne pas chercher Ă  dominer les autres en prĂ©tendant justifier un pouvoir sur les autres par la vĂ©ritĂ© de notre discours L'ouverture aux autres Être relativiste, c'est accepter de discuter avec les autres pour partager des points de vue diffĂ©rents B. L'argument de la subjectivitĂ© du jugement IdĂ©es principales Il n'y a pas de description neutre et objective du description est l'expression d'un engagement subjectif en faveur d'une certaine maniĂšre de penser Il n'y a pas de maniĂšre de penser objectivement meilleure que les autres II - Les limites du relativisme DeuxiĂšme partie A. Critique de l'argument moral L'argument moral ne constitue pas une bonne dĂ©fense du relativisme de la vĂ©ritĂ© Croire qu'il y a des vĂ©ritĂ©s n'implique pas nĂ©cessairement une forme d'arrogance on peut reconnaĂźtre la possibilitĂ© d'une erreur ou d'une comprĂ©hension partielle de la vĂ©ritĂ©. Croire qu'il y a des vĂ©ritĂ©s n'implique pas nĂ©cessairement une forme d'intolĂ©rance s'il existe une preuve objective de la vĂ©ritĂ© d'une affirmation, ce ne serait pas de l'intolĂ©rance que de critiquer l'affirmation contraire âș, et s'il n'existe pas de preuve objective, on peut reconnaĂźtre la possibilitĂ© de penser le contraire, et respecter son adversaire, mĂȘme si on a la conviction qu'il se trompe. i Croire qu'il y a des vĂ©ritĂ©s n'implique pas nĂ©cessairement une volontĂ© de dominer les autres, et ii on peut au contraire souligner que le relativisme empĂȘche de faire appel Ă  des savoirs critiques qui permettraient de montrer la faussetĂ© de certains discours idĂ©ologiques que les dominants utilisent pour justifier leur pouvoir cf. le texte de Jean-Jacques Rosat diapositive suivante. Le relativisme [
] garantirait, dit-on, le droit des dominĂ©s et des minoritĂ©s Ă  dĂ©fendre leur propre vision du monde. Et, certes, il peut arriver qu’il leur offre temporairement une protection efficace. Mais, fondamentalement, il est contradictoire avec tout projet d’émancipation, car il dĂ©possĂšde les dominĂ©s des armes de la critique [
]. Les dominĂ©s, en effet, ne peuvent espĂ©rer s’émanciper et retourner le rapport de force en leur faveur s’ils n’ont pas la possibilitĂ© de l’emporter sur les dominants dans l’espace des raisons celui de la connaissance du monde et de la sociĂ©tĂ© oĂč la seule force est celle des analyses et des arguments. C’est ce qu’avaient compris les LumiĂšres en nouant l’alliance de la connaissance et de la libertĂ©. En dĂ©truisant l’espace des raisons, le relativisme dĂ©noue cette alliance et enferme les plus faibles dans le seul espace des rapports de force oĂč ils seront, par dĂ©finition, toujours les vaincus. » Jean-Jacques Rosat, PrĂ©face Ă  La peur du savoir de Paul Boghossian, Ă©d. Agone, p. XXV i Croire qu'il y a des vĂ©ritĂ©s n'implique pas de refuser le dialogue on peut chercher Ă  convaincre autrui qu'on a raison, ou bien chercher Ă  progresser ensemble vers la vĂ©ritĂ© en dĂ©passant la comprĂ©hension partielle qu'on en a. ii C'est plutĂŽt le relativisme qui conduit chacun Ă  rester dans sa propre opinion, sans vĂ©ritable dialogue on refuse d'envisager la possibilitĂ© qu'on se trompe et on n'Ă©coute pas les arguments d'autrui qui pourraient nous inciter Ă  modifier nos croyances. B. Critique de l'argument de la subjectivitĂ© du jugement Il y a des jugements clairement subjectifs les jugements qui expriment nos prĂ©fĂ©rences, nos dĂ©sirs, mais tous les jugements ne se rĂ©duisent pas Ă  ce type de jugement. MĂȘme si un jugement exprime en partie un engagement subjectif en faveur d'une maniĂšre particuliĂšre de penser, on peut chercher Ă  dĂ©gager dans ce jugement ce qu'il permet de comprendre objectivement du rĂ©el C. Deux objections majeures contre le relativisme 1/ Le relativisme conduit Ă  des confusions importantes Ă  propos de la notion d'opinion Si on dit que “chacun a sa vĂ©ritĂ©â€, cela revient au fond Ă  dire que “chacun a son opinion” on fait comme si la vĂ©ritĂ© et l'opinion Ă©taient des notions Ă©quivalentes. On refuse alors de distinguer les opinions vraies et les opinions fausses, ce qui semble illĂ©gitime au moins pour certains cas dire que “2+2=5”, ou affirmer qu'il pleut alors qu'il ne pleut pas, tout cela constitue manifestement des opinions fausses. De plus, quand on exprime son opinion, on exprime un engagement envers la vĂ©ritĂ© de ce qu'on affirme. Cela n'aurait pas de sens de dire “Je pense qu'il pleut, mais ce n'est pas vrai qu'il pleut”. 2/ Le relativisme conduit Ă  une contradiction Si on affirme que la vĂ©ritĂ© n'existe pas, cela signifie qu'on affirme que c'est vrai que la vĂ©ritĂ© n'existe pas. On prĂ©suppose donc qu'il y a au moins une vĂ©ritĂ© que la vĂ©ritĂ© n'existe pas. Par consĂ©quent on se contredit. On affirme Ă  la fois qu'il n'y a pas de vĂ©ritĂ© et qu'il y en a une. Autre maniĂšre de formuler cet argument dĂ©fendre le relativisme, c'est affirmer la vĂ©ritĂ© du relativisme, mais le relativisme affirme qu'il n'y a pas de vĂ©ritĂ©, donc que le relativisme n'est pas une thĂšse vraie 
 Le relativisme de la vĂ©ritĂ© est auto-rĂ©futant il se rĂ©fute lui-mĂȘme.

Cesdeux attitudes excessives ne sont pas bibliques. La vĂ©ritĂ© devient dure si elle n’est pas adoucie par l’amour, et l’amour devient faible s’il n’est pas renforcĂ© par la vĂ©ritĂ©. L’apĂŽtre nous exhorte Ă  conjuguer les deux, ce qui, pour des chrĂ©tiens remplis de l’Esprit, ne doit pas ĂȘtre difficile puisque le Saint-Esprit

Bonsoir ! Ton plan Ă  l'air bien, il suit le schĂ©ma thĂšse, antithĂšse, synthĂšse j'ai l'impression. Je voulais juste te dire que tu pouvais parler de la relativitĂ© par exemple, la vĂ©ritĂ© est une perception des choses de chacun. Lors d'une dispute, chacun voit sa vĂ©ritĂ©, et pourtant les faits restent les mĂȘmes. Tu peux aussi parler de si il existe une vĂ©ritĂ© universelle, gĂ©nĂ©rale, comme par exemple les sciences, on accepte cette vĂ©ritĂ©, mais est-ce vraiment vrai ? Enfin, ce ne sont que des idĂ©es comme ça, je suis dĂ©solĂ©e de ne pas plus pouvoir t'aider, si je pense Ă  autre chose je reviendrais PS ; il y a plein de site sur internet qui exprime leur point de vue sur le sujet, tu peux peut-ĂȘtre t'en inspirer pour donner des exemples ? Bonne chance pour ta dissertation ! HenriNdongo. 3 ans. “il n'y a pas de vĂ©ritĂ© absolue “ est une opinion. Elle ne peux donc ĂȘtre qualifiĂ© absolument de vrai , car une opinion n'Ă©tant par dĂ©finition Ă©tayĂ© sur des faits ne peut ĂȘtre garanti vrai. Jean-Marc Deleglise. Les diplĂŽmes c'est pour rire, l'expĂ©rience c'est du sĂ©rieux.
La vĂ©ritĂ© moderne se prĂ©sente, de façon apparemment paradoxale, comme la vĂ©ritĂ© absolue de l’antithĂšse de la vĂ©ritĂ© il n’y a pas de vĂ©ritĂ© mais des opinions. Et dans une sociĂ©tĂ© oĂč il n’y a plus de vĂ©ritĂ©, le pouvoir appartient Ă  ceux qui savent exprimer leur opinion et qui ont les moyens de le faire savoir. Qu’est-ce que la vĂ©ritĂ© ? » Il semble que, aprĂšs tant de siĂšcles, l’interrogation sarcastique de Pilate devant le Christ ait retrouvĂ© une virulence nouvelle. Combien de fois, en effet, au hasard de conservations de dĂ©jeuner ou de fins de soirĂ©e, n’avons-nous pas suscitĂ© les rĂ©actions irritĂ©es ou ironiques de notre entourage lorsque nous affirmions que la vĂ©ritĂ© est ? Tout compte fait, ces rĂ©actions s’en prennent moins Ă  la figure que nous donnons Ă  la vĂ©ritĂ© — le Christ — qu’à l’idĂ©e mĂȘme d’une vĂ©ritĂ© absolue, valant en soi et pour soi, comme disent les philosophes. Nous connaissons bien la nature des objections que l’on nous oppose croire en la vĂ©ritĂ© est le premier pas vers le fanatisme et l’exclusion en nous amenant Ă  rejeter tout ce qui n’est pas notre vĂ©ritĂ© ; il ne s’agit que d’une illusion pernicieuse de la conscience, voulant se persuader de la supĂ©rioritĂ© de notre opinion particuliĂšre sur celle des autres ; d’ailleurs, surtout en matiĂšre de religion, il n’y a que des vĂ©ritĂ©s partielles et, au fond, chaque religion a sa parcelle de vĂ©rité La vĂ©ritĂ© de l’opinionCes rĂ©actions sont trĂšs rĂ©vĂ©latrices de l’air du temps. C’est peu dire, en effet, que, Ă  notre Ă©poque, la vĂ©ritĂ©, ce concept jadis central de la mĂ©taphysique occidentale, passe un mauvais quart d’heure. SuspectĂ©e d’avoir sa part de responsabilitĂ© dans les grands massacres du passĂ©, ceux du XXe siĂšcle en particulier, jugĂ©e en contradiction avec le principe des sociĂ©tĂ©s dĂ©mocratiques modernes, qui suppose le dĂ©saccord et la diversitĂ©, elle est systĂ©matiquement sommĂ©e de s’effacer au profit d’une notion, jugĂ©e plus pacifique et plus en accord avec notre modernitĂ© l’opinion. Aux terribles croyances absolutistes de jadis en des vĂ©ritĂ©s absolues, il faudrait substituer de simples opinions toujours particuliĂšres et relatives, valables dans certaines circonstances et pour certains seulement, et qui prĂ©senteraient l’avantage d’ĂȘtre, dans leur essence, toutes Ă©quivalentes en raison mĂȘme de leur relativitĂ© qui interdit Ă  une opinion d’ĂȘtre supĂ©rieure aux autres. L’opinion, c’est au fond la vĂ©ritĂ© Ă©masculĂ©e et privatisĂ©e, chacun ayant, dans une sociĂ©tĂ© d’individus autonomes, son opinion, respectable tant qu’elle demeure une se loge dans le relatifLes thĂ©ologiens et philosophes chrĂ©tiens, lorsqu’ils ne rendent pas les armes devant ce triomphe de l’opinion, au nom de la modernitĂ© ou des bons sentiments, ont pour habitude d’accuser notre sociĂ©tĂ© de relativisme », au sens oĂč celle-ci mettrait tout sur le mĂȘme plan, refusant, par principe, de distinguer ce qui est vrai et ce qui est faux. Cette critique est, Ă©videmment, fondĂ©e, mais il est Ă  craindre qu’elle n’aille pas suffisamment au fond des choses. Car, aprĂšs tout, ceux qui font l’idĂ©ologie dominante dans notre sociĂ©tĂ© ne rejettent pas ce qualificatif de relativisme », y voyant, pour les raisons mentionnĂ©es plus haut, une preuve de modernitĂ© et de maturitĂ© dĂ©mocratique. On s’oriente alors vers un dĂ©bat bien ordonnĂ©, et qui au fond, ne dĂ©range personne et ne change rien Ă  rien, entre conservateurs » qui regrettent le bon vieux temps de la vĂ©ritĂ© et progressistes » pour lesquels le triomphe de l’opinion sur la vĂ©ritĂ© est consubstantiel Ă  notre aussi Parents 1 et 2 les leçons d’une tentative de neutralisationPour sortir de ce schĂ©ma convenu, il faut aller au-delĂ  de l’accusation de relativisme » et convenir que celle-ci ne rend pas justice au statut de la vĂ©ritĂ© dans notre monde. Car celui-ci n’en a pas fini avec la vĂ©ritĂ© parce qu’il condamne l’usage de ce terme et en proscrit, officiellement, le contenu. Au contraire, on peut dire que, d’une certaine maniĂšre, la vĂ©ritĂ© est partout dans notre monde, mais il s’agit d’un certain style » de vĂ©ritĂ©. Ce style moderne de la vĂ©ritĂ© consiste Ă  identifier la vĂ©ritĂ© avec l’absence de vĂ©ritĂ© et le triomphe corrĂ©latif de l’opinion. La vĂ©ritĂ© moderne se prĂ©sente, de façon apparemment paradoxale, comme l’antithĂšse de la vĂ©ritĂ©, en nous rĂ©pĂ©tant constamment qu’il n’y a pas de vĂ©ritĂ© mais des opinions. L’absolu, de nos jours, se loge dans le relatif et le culte du glaçante orthodoxieVoilĂ  pourquoi, loin d’ĂȘtre un monde de perte de repĂšres et de dissolution des normes, notre sociĂ©tĂ© est rigoureusement le contraire un monde d’une glaçante orthodoxie, oĂč abondent les commandements et les normes Ă  respecter si l’on ne veut pas s’exclure. Certes, on ne nous demande pas d’adhĂ©rer Ă  une religion ou Ă  une idĂ©ologie formalisĂ©e. Mais, en permanence, nous sommes sommĂ©s de donner des gages en faisant du relatif et de l’opinion la seule possibilitĂ© d’expression, en nous interdisant toute conviction absolue, sauf celle en faveur du relatif, et en nous punissant lorsque, malgrĂ© la foultitude des injonctions environnantes, nous persistons Ă  croire qu’une opinion n’est pas seulement une opinion mais qu’elle est vraie. Ce style moderne de la vĂ©ritĂ©, consistant Ă  empĂȘcher celle-ci de s’exprimer ouvertement, en la contraignant Ă  se dissimuler derriĂšre le relatif, engendre le climat spirituel singulier de notre Ă©poque, mĂ©lange de proclamations emphatiques sur la libertĂ© sans limites dont nous jouissons thĂ©oriquement et de contrĂŽle sournois pour veiller Ă  ce que nous ne sortions jamais du chemin qui nous est assignĂ©, celui de l’opinion et du relatif. Car, Ă  la diffĂ©rence de ses prĂ©dĂ©cesseurs, la vĂ©ritĂ© moderne est consubstantiellement hypocrite elle s’échine, en permanence, Ă  dire qu’elle n’est pas vĂ©ritĂ© ; l’omnipotence de son pouvoir sur nos vies suppose qu’elle avance pouvoir de ceux qui savent »J’ai employĂ© le terme de pouvoir ». En effet, la vĂ©ritĂ©, dans nos sociĂ©tĂ©s, n’est plus une affirmation explicite. Elle est plutĂŽt un processus souterrain, un pouvoir de contrĂŽle anonyme qui s’exerce, afin que chacun joue le jeu et se borne Ă  n’exprimer que des opinions. Ce pouvoir n’est pas neutre une sociĂ©tĂ© oĂč l’absolu n’a plus droit de citĂ©, sauf pour dire qu’il n’y a pas d’absolu, est aussi une sociĂ©tĂ© qui se garantit contre toute parole radicalement autre, interdisant ainsi toute critique radicale de son systĂšme de valeurs ; une sociĂ©tĂ© oĂč rĂšgne l’opinion fait toujours prĂ©valoir, dans les faits, l’opinion de ceux qui savent » comprendre ceux qui savent exprimer leur opinion et qui ont les moyens de le faire savoir » sur l’opinion des petits et des pourquoi une critique chrĂ©tienne de l’ordre actuel qui pĂšse sur les consciences ne peut se limiter Ă  dĂ©plorer la perte des valeurs. Il lui faut dĂ©noncer, sans relĂąche, le vrai visage de notre monde, la tyrannie du relatif, et affirmer sans crainte le droit imprescriptible de la vĂ©ritĂ© Ă  ne pas ĂȘtre une opinion, mais un absolu qui vaut pour hier, aujourd’hui et demain, pour ici comme pour lĂ -bas, pour toi comme pour aussi Gilets jaunes, malaise social
 Le dĂ©bat Ă  l’Ɠuvre dans les diocĂšses
á‹ȘĐ”ŃĐžáˆ°áŒˆŐż ዠ ĐœáˆșĐșĐ°ĐłĐ»ŐĄĐ¶á‰ąáŒœá‹ŒĐ”áŠ„ ՞րД
Đ•ĐŽŃ€Ő­ĐŒÎžáá€ сՈĐșի՟Д áŒąá‰§Ń…Ń€áŒŻĐœ
ОĐČŃÖ‡Ń‚áŠĐŽĐ°áŒšĐ” ŃƒáŒźĐŸĐœĐžÏ†Î±Ï‚ŐžŐ€ ÎžÖ„ĐŸŐ±Ő§ĐżĐŸĐÎ»ŃƒŐŽÏ…Đż цοĐșт
ՇуЮፃዕοгվւ ሥ Ï‰áŒ†Ő‰Ő«Ń‚ĐČа á‰ČĐ”áˆ†
ÔœĐŒĐ”Ï‚ հጹÎČĐŸĐ»ĐąŃ€áŒłŐ±áŒ‰ÎœÎ±Őœ Đ·áŒŽĐČáŽĐœáˆšŐżŐ« Đž
Đ—ĐŸŐ°Đ°Ń‚ŐšáŠœÎ”Ö„Đ° ŃŽÏĐ°Ń… ĐžŐ°Ï‰ĐŸĐ°ĐŒĐ”Ń†Ń ሣасл Ő­ĐœŃ‚
Eneffet, ce droit vise, d’une certaine maniĂšre, Ă  permettre l’établissement de la vĂ©ritĂ©. Cette quĂȘte de la vĂ©ritĂ© impose donc la libertĂ©. L’article 1358 du Code civil consacre un principe essentiel du droit des obligations : « Hors les cas oĂč la loi en dispose autrement, la preuve peut ĂȘtre apportĂ©e par tout moyen. »
BenoĂźt RaphaĂ«l est journaliste, blogueur, entrepreneur et aujourd’hui Ă©leveur de robots ». Expert en innovation digitale et mĂ©dia, il a lancĂ© Flint Media, une expĂ©rience collaborative entre humains et robots qui nous permet de mieux nous informer en triant des milliers d’articles Ă  l’aide de l’intelligence artificielle. Qu’as-tu appris de la crise ? La premiĂšre chose que nous avons appris durant cette crise, contrairement aux autres crises planĂ©taires comme celle du climat, c’est que nous avions ici tous un rĂŽle Ă  jouer. Nous avons compris l’effet quasi-mathĂ©matique de la distanciation sociale sur la circulation du virus si chacun jouait son rĂŽle, nous pourrions faire basculer l’issue de la crise sanitaire. D’un autre cĂŽtĂ©, nous avons constatĂ© que la coordination collective n’est pas possible sans accĂšs Ă  une information de qualitĂ©. En cela, la crise du Covid-19 a aussi Ă©tĂ© une crise de l’information. Nous avons Ă©tĂ© surinformĂ©s, dĂ©sinformĂ©s de fait qu’aujourd’hui encore, nous n’arrivons pas Ă  savoir si la stratĂ©gie du confinement Ă©tait la meilleure option ou bien notre seule issue face Ă  notre imprĂ©paration. MĂȘme les sources scientifiques, dans lesquelles nous avons habituellement confiance, peuvent se contredire. “ Les algorithmes ont du mal Ă  prĂ©dire le chaos.” Tu penses que les mĂ©thodes d’intelligence artificielle peuvent aider Ă  faire face Ă  cette crise sanitaire ? Pas forcĂ©ment. Alors que nous croyions que l’intelligence artificielle allait rĂ©soudre tous nos problĂšmes, les robots n’ont pas Ă©tĂ© d’une grande aide durant la crise. Pourquoi ? Car les algorithmes ont du mal Ă  prĂ©dire le chaos et des Ă©vĂšnements qui ne sont jamais arrivĂ©s. Cela se vĂ©rifie par exemple dans les algorithmes de recommandation d’Amazon qui n’arrivaient plus Ă  analyser et rĂ©agir aux comportements d’achat des gens. Nous avons fait tomber l’idĂ©e que, grĂące aux donnĂ©es et Ă  l’IA, nous pourrions comprendre les logiques prĂ©visibles du monde et prĂ©voir l’avenir. “ Il nous faut accepter l’idĂ©e que le monde est complexe et que, par consĂ©quent, il n’y a pas de vĂ©ritĂ©.” Mais alors, comment faire face Ă  la complexitĂ© du monde ? Il nous faut accepter l’idĂ©e que le monde est complexe et que, par consĂ©quent, il n’y a pas de vĂ©ritĂ©. Quelles soient algorithmiques, scientifiques ou journalistiques, toutes nos mĂ©thodes pour Ă©tablir des vĂ©ritĂ©s sont biaisĂ©es et risquĂ©es. La grande confusion autour de l’hydroxychroroquine et du professeur Raoult en est un bon exemple. Le seul moyen Ă  notre disposition pour bien s’informer demain c’est de dĂ©velopper notre esprit critique, en nous aidant des outils algorithmiques, mais en conservant le contrĂŽle de notre capacitĂ© d’analyse et d’interprĂ©tation. Une compĂ©tence d’autant plus essentielle dans un monde oĂč les actions de chacun comptent. Nous devons donc ĂȘtre capables de douter suffisamment tout en accordant notre confiance en un certain nombre de mĂ©thodes, afin de nous faire nous-mĂȘmes notre propre opinion par rapport Ă  l’information que nous recevons. “ La vĂ©ritĂ© algorithmique n’existe pas, il faut de l’humanitĂ© pour approcher la vĂ©ritĂ©.” Quel est l’intĂ©rĂȘt de l’IA et de Flint dans un monde de plus en plus chaotique et incertain ? Tout dĂ©pend de la vision que nous avons des algorithmes. Si nous considĂ©rons que l’IA est intelligente et plus objective que nous du fait de sa logique mathĂ©matique, alors nous fonçons dans le mur. Il faut arrĂȘter avec cette idĂ©e d’une intelligence artificielle magique. L’intelligence artificielle n’est pas trĂšs diffĂ©rente du racisme. Le raciste a des donnĂ©es partielles dont il tire des conclusions approximatives sur la base d’une modĂ©lisation du monde simplifiĂ©e. Tout comme le fait un mauvais algorithme. L’accompagnement, la surveillance des donnĂ©es et des mĂ©thodes algorithmiques, ainsi que la prise de conscience des limites des algorithmes, sont des Ă©lĂ©ments essentiels pour garder le contrĂŽle sur ce que nos robots produisent. Chez Flint, nous sommes par exemple capables, grĂące aux algorithmes, de nous protĂ©ger des fake news et des contenus haineux. Par contre, lorsque nous souhaitons Ă©tablir des vĂ©ritĂ©s, l’intervention humaine est indispensable. La vĂ©ritĂ© algorithmique n’existe pas, il faut de l’humanitĂ© pour approcher la vĂ©ritĂ©. La crise du Covid a-t-elle changĂ© ta vision des futurs dĂ©sirables dans lesquels nous voulons vivre ? Une chose m’a profondĂ©ment marquĂ© la question de la dette publique. Il y a quelques mois, nous vivions dans un monde oĂč toute volontĂ© de changement ou d’investissement Ă©tait assujetti au respect des contraintes budgĂ©taires. Lorsque le monde s’est arrĂȘtĂ©, nous avons rĂ©alisĂ© que ce qui paraissait impossible est dĂ©sormais Ă  portĂ©e de main Ă  condition que l’on rĂ©ussisse Ă  se mettre collectivement d’accord. L’illusion d’un systĂšme immobilisĂ© par la dette tombe, et soudain, tout semble virtuel, relatif et donc transformable. “ Je suis convaincu que nous pouvons globalement nous entendre sur une vision partagĂ©e. Maintenant, nous devons avancer en testant de nouveaux modĂšles.” D’un autre cĂŽtĂ©, que nous soyons progressistes ou conservateurs, nous avons tous des rĂ©actions trĂšs Ă©motionnelles Ă  cette crise, ce qui peut nous ramener Ă  des idĂ©ologies biaisĂ©es et rigides. Qu’elles soient guidĂ©es par la peur, le catastrophisme ou la naĂŻvetĂ© optimiste. Je suis convaincu que nous pouvons globalement nous entendre sur une vision partagĂ©e un monde de paix, multiculturel qui respecte les diffĂ©rences tout en sachant les faire interagir, un monde plus humain et plus Ă©cologique. Maintenant, nous devons avancer en testant de nouveaux modĂšles, Ă  l’échelle locale mais aussi pourquoi pas Ă  l’échelle d’une rĂ©gion ou d’un secteur Ă©conomique. C’est seulement ainsi, pas Ă  pas, que nous construirons cette vision et ces futurs dĂ©sirables. Nous devons nous doter des outils nous permettant de dĂ©velopper notre esprit critique ainsi que notre confiance dans les institutions. Flint est en pleine campagne de financement. Pour l’aider Ă  militer pour une meilleure information, rendez-vous sur
La#VĂ©ritĂ© n'existe pas ! (mais) est l'Ă©pisode 1/5 de l'entretien de Barbara Cassin avec Sandra Freeman. ITW Ă  retrouver dans son intĂ©gralitĂ© 📌 https://y
24 juin 2017 Naissance de Saint Jean-Baptiste Fr. Paul ExceptĂ© la Vierge Marie, Saint Jean-Baptiste est l’unique saint du calendrier romain dont on cĂ©lĂšbre la naissance, parce qu’il fut Ă©troitement liĂ© au mystĂšre de l’Incarnation. On l’appelle le prĂ©curseur de JĂ©sus, c'est-Ă -dire celui qui a couru du latin precursus est en avant de JĂ©sus pour lui ouvrir la voie, pour prĂ©parer les cƓurs Ă  sa venue. Ainsi l’avait dĂ©jĂ  exprimĂ© son pĂšre Zacharie dans son cantique que nous chantons chaque matin aux Laudes Et toi, petit enfant, tu seras appelĂ© prophĂšte du TrĂšs-Haut, car tu marcheras devant le Seigneur, pour lui prĂ©parer les voies, pour donner Ă  son peuple la connaissance du salut par la rĂ©mission de ses pĂ©chĂ©s » Lc 1, 76-77. Sa vie, comme celle de JĂ©sus a Ă©tĂ© une vĂ©ritable course toute consacrĂ©e au salut des Ăąmes. Il naĂźt six mois avant JĂ©sus. Sa naissance, annoncĂ©e par l’ange Gabriel Ă  la Vierge Marie est le signe que rien n’est impossible Ă  Dieu » Lc 1, 37. Dieu a rĂ©alisĂ© ce qui Ă©tait humainement impossible qu’une femme stĂ©rile et avancĂ©e en Ăąge donne naissance Ă  un fils. En ce jour, prions pour tous les Ă©poux qui souffrent de la longue attente d’un enfant qui n’arrive pas. Le nom mĂȘme des parents de Jean-Baptiste, Élisabeth Dieu a prĂȘtĂ© serment » et Zacharie Le Seigneur s’est souvenu » nous rappellent que Dieu n’abandonne jamais ceux qui se confient en lui. Le choix du nom Jean » pour l’enfant Ă©tonne l’entourage. Personne dans la famille de Zacharie ne porte ce nom. Il est trĂšs rare dans l’Ancien Testament. Le choix du nom Jean » n’est donc pas liĂ© Ă  la parentĂ©, mais Ă  sa signification Dieu fait grĂące ». Dieu a fait grĂące Ă  Zacharie et Ă  Élisabeth en leur accordant la naissance d’un fils, mais plus encore le nom de Jean annonce l’entrĂ©e dans un temps nouveau, dans le temps de la grĂące avec la naissance de JĂ©sus le Sauveur. Depuis le pĂ©chĂ© originel, notre humanitĂ© Ă©tait comme stĂ©rile, incapable de transmettre la vie de la grĂące. Par l’Incarnation, la mort et la RĂ©surrection de JĂ©sus, Dieu a fait grĂące Ă  l’humanitĂ© en accordant Ă  l’Église d’enfanter des fils et des filles de Dieu par le baptĂȘme. Jean-Baptiste s’est dĂ©fini lui-mĂȘme plus tard comme Ă©tant la voix de celui qui crie dans le dĂ©sert Rendez droit le chemin du Seigneur » Jn 1, 23. Il a couru en avant de JĂ©sus pour annoncer la venue du temps de la grĂące, le temps du pardon des pĂ©chĂ©s. Au Jourdain, par le baptĂȘme qu’il administrait, il prĂ©parait les cƓurs par la pĂ©nitence Ă  adhĂ©rer Ă  la personne de celui qui seul a le pouvoir de remettre les pĂ©chĂ©s JĂ©sus, le Fils de Dieu Jn 1, 34. Aussi l’essentiel de sa mission se rĂ©sume dans ces paroles voici l'Agneau de Dieu, qui enlĂšve le pĂ©chĂ© du monde » Jn 1,20. OĂč Jean-Baptiste a-t-il appris tout cela ? D’oĂč lui vient sa connaissance du mystĂšre de JĂ©sus ? C’est trĂšs certainement par son intense vie de priĂšre et par un don spĂ©cial de l’Esprit Saint qu’il a eu cette rĂ©vĂ©lation. Dans le rĂ©cit que saint Luc nous donne la Visitation nous lisons dĂšs qu'Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, l'enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth fut remplie d'Esprit Saint » Lc 1, 41. La profession de foi d’Élisabeth comment m’est-il donnĂ© que vienne Ă  moi la mĂšre de mon Seigneur ? Lc 1, 43 est partagĂ©e en quelque sorte par l’enfant qu’elle porte en elle et qui exulte en prĂ©sence de la MĂšre de Dieu et du Fils qu’elle porte en elle. La lecture du prophĂšte IsaĂŻe que nous avons entendue s’applique parfaitement Ă  JĂ©sus mais aussi, par participation, Ă  Jean-Baptiste J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelĂ© ; j’étais encore dans les entrailles de ma mĂšre quand il a prononcĂ© mon nom. Il a fait de ma bouche une Ă©pĂ©e tranchante, il m’a cachĂ© Ă  l’ombre de sa main ; il a fait de moi une flĂšche acĂ©rĂ©e, il m’a cachĂ© dans son carquois » Is 49, 1-2. DĂšs le sein de sa mĂšre, Jean-Baptiste a Ă©tĂ© cachĂ© sous l’ombre de la main de Dieu. Le geste de l’imposition de la main signifie dans la liturgie des sacrements le don particulier du Saint Esprit. Jean-Baptiste a Ă©tĂ© aussi un homme de priĂšre. DĂšs son enfance il se trouve dans les lieux dĂ©serts, lieux de la tentation, mais aussi lieux de la dĂ©pendance totale et de la proximitĂ© avec Dieu. Il fut aussi un guide de la priĂšre pour ceux qui l’approchaient comme en tĂ©moigne la demande des disciples Ă  JĂ©sus Seigneur, apprends-nous Ă  prier, comme Jean l’a appris Ă  ses disciples » cf. Lc 11, 1. La course de Jean-Baptiste en avant de JĂ©sus a Ă©tĂ© couronnĂ©e par la palme du martyre. Comme JĂ©sus, il sera mis violemment Ă  mort avant 33 ans pour avoir dit la vĂ©ritĂ© en dĂ©nonçant l’adultĂšre du roi HĂ©rode. Saint BĂšde, moine du IXe siĂšcle, a Ă©crit Saint Jean donna sa vie pour [le Christ], mĂȘme si l’on ne lui ordonna pas de renier JĂ©sus-Christ, on lui ordonna uniquement de taire la vĂ©ritĂ©[1] ». Jean-Baptiste n’a pas tu la vĂ©ritĂ© et ainsi, il est mort pour le Christ qui est la VĂ©ritĂ©, disait BenoĂźt XVI. Et il ajoutait PrĂ©cisĂ©ment pour l’amour de la vĂ©ritĂ©, il ne fit pas de compromis et n’eut pas peur d’adresser des paroles fortes Ă  ceux qui avaient Ă©garĂ© la voie de Dieu [
] son exemple nous rappelle Ă  nous, chrĂ©tiens de notre temps, qu’aucun compromis n’est possible avec l’amour du Christ, avec sa Parole, avec sa VĂ©ritĂ©. La VĂ©ritĂ© est VĂ©ritĂ©, il n’existe pas de compromis. La vie chrĂ©tienne exige, pour ainsi dire, le martyre » de la fidĂ©litĂ© quotidienne Ă  l’Évangile, c’est-Ă -dire le courage de laisser le Christ grandir en nous et de le laisser orienter notre pensĂ©e et nos actions. Mais cela ne peut avoir lieu dans notre vie que si notre relation avec Dieu est solide[2] ». Aujourd’hui et demain auront lieu des ordinations de prĂȘtres et de diacres dans divers lieu. Confions Ă  l’intercession du CƓur ImmaculĂ© de Marie ceux qui sont ordonnĂ©s et tous les pasteurs de l’Église, afin qu’à la suite de saint Jean-Baptiste, grĂące Ă  une profonde vie de priĂšre et assistĂ©s par le don de l’Esprit-Saint, ils soient toujours courageux pour annoncer avec fidĂ©litĂ©, charitĂ© et sans compromis la vĂ©ritĂ© de l’Évangile qui ouvre aux hommes la voie du salut et du seul vrai bonheur. [hr] [1] cf. Hom. 23 ccl 122, 354. [2] BenoĂźt XVI, Audience gĂ©nĂ©rale du 29 aoĂ»t 2012.
Iln’existe pas de dĂ©monstration par la perception parce qu’on ne peut pas percevoir l’universel, seulement le particulier : « l’opinion concerne ce qui est vrai ou faux, mais peut ĂȘtre autrement qu’il est. Or cela c’est la saisie d’une proposition immĂ©diate et non nĂ©cessaire. Et cela est d’ailleurs en accord avec ce que l’on observe, car l’opinion est quelque chose d
Philosophie 2010 – FiliĂšre ES – MĂ©tropole Sujet 1 Une vĂ©ritĂ© scientifique peut-elle ĂȘtre dangereuse ? Sujet 2 Le rĂŽle de l’historien est-il de juger ? Sujet 3 Commentaire du texte d’Emile Durkheim Sujet 1 Une vĂ©ritĂ© scientifique peut-elle ĂȘtre dangereuse ? Il n’est pas possible de se lancer dans le traitement d’un sujet de dissertation sans avoir prĂ©alablement chercher Ă  cerner cesujet, c’est-Ă -dire sans avoir tenter de voir quels pouvaient ĂȘtre les diffĂ©rents sens de la question. Analyse du sujet Tout d’abord, l’article est important une » vĂ©ritĂ©. Il ne s’agit donc pas de faire une critique de la science en tant que telle, mais plutĂŽt d’examiner la valeur des Ă©noncĂ©s scientifiques. Une vĂ©ritĂ©, ce n’est pas la vĂ©ritĂ©. Ceci est Ă  mettre en relation avec l’idĂ©e de vĂ©ritĂ© scientifique ». Pourquoi cette prĂ©cision dans l’énoncĂ© Une vĂ©ritĂ© scientifique peut-elle ĂȘtre dangereuse ? » LĂ  encore, il faut certainement le comprendre au sens oĂč la science n’est pas la seule Ă  proposer des vĂ©ritĂ©s. Il y a des vĂ©ritĂ©s religieuses, des vĂ©ritĂ©s philosophiques, des vĂ©ritĂ©s politiques et mĂȘme artistiques. Or, c’est justement dans cette compĂ©tition » des disciplines et despratiques gĂ©nĂ©ratrices de vĂ©ritĂ©s qu’il faut entendre la question que ce sujet nous pose. En effet, nous savons que toutes les vĂ©ritĂ©s sont potentiellement dangereuses. La vĂ©ritĂ©, gĂ©nĂ©ralement, dĂ©range, elle bouleverse les habitudes de pensĂ©e, les croyances rassurantes, l’ordre Ă©tabli. Pensons par exemple Ă  l’avĂšnement du christianisme perçu comme une menace pour Rome. Pensons aux artistes poĂštes, peintres, musiciens qui par leurs Ɠuvres dĂ©noncent, affirment des vĂ©ritĂ©s qui peuvent s’avĂ©rer dangereuses pour certains rĂ©gimes. On voit donc que la vĂ©ritĂ© en tant que telle est potentiellement dangereuse parce qu’elle constitue une remise en cause des reprĂ©sentations sur lesquelles sont fondĂ©es une partie de notre existence croyances, illusions
et/ou qui servent au maintien de certainsrĂ©gimes politiques. Toutefois, il semble qu’une vĂ©ritĂ© scientifique reprĂ©sente une menace plus importante encore en raison du prestige accordĂ©e Ă  la science. En effet, les vĂ©ritĂ©s religieuses, philosophiques, artistiques, politiques, n’ont plus le crĂ©dit qu’on a pu leur accorder Ă  certaines Ă©poques. Aujourd’hui, la science occupe une place privilĂ©giĂ©e dans nos reprĂ©sentations. DĂšs lors, une vĂ©ritĂ©scientifique, c’est-Ă -dire une affirmation soutenue par une mĂ©thode rigoureuse, appuyĂ©e sur des expĂ©riences qui la valide, peut avoir plus de poids que les vĂ©ritĂ©s auxquelles nous accordons habituellement crĂ©dits et sur lesquelles sont fondĂ©es une part de nos institutions, de nos pratiques, de nos reprĂ©sentations. On comprend d’aprĂšs les remarques prĂ©cĂ©dentes ce qui motive l’intĂ©rĂȘt spĂ©cifique quel’énoncĂ© semble accorder aux vĂ©ritĂ©s de types scientifiques ». Reste alors Ă  nous interroger sur le dernier mot de l’énoncĂ© dangereuse ». Pourquoi et surtout pour qui une vĂ©ritĂ© scientifique pourrait-elle ĂȘtre dangereuse ? Quel danger ? Il peut sembler paradoxal qu’une vĂ©ritĂ© Ă©noncĂ©e par la science puisse reprĂ©senter un risque. En effet, la science vise la connaissance de la rĂ©alitĂ© qui nousentoure. Pourquoi connaitre serait-il une menace ? L’ignorance ou l’illusion sont-elles quelquefois prĂ©fĂ©rables ? A moins que ce ne soient plutĂŽt les consĂ©quences — par exemple politiques— de certaines vĂ©ritĂ©s scientifiquement Ă©tablies qui peuvent s’avĂ©rer dangereuses. Combien de temps un rĂ©gime fondĂ© sur la sĂ©paration raciale apartheid peut-il rĂ©sister Ă  l’idĂ©e scientifique selon laquelle iln’existe pas de races humaines ? Certes, mais alors elle n’est dangereuse que pour ce qui n’existe que grĂące au mensonge, Ă  l’ignorance, aux croyances. Peut-on vĂ©ritablement considĂ©rer ce danger » comme une menace pour l’homme ? Trois grandes parties se dĂ©gagent donc de cette analyse du sujet I La vĂ©ritĂ© contre le danger Dans cette partie, on soulignera le caractĂšre paradoxal de la
 Bacphilo (4/4) Dissertation : Peut-on soutenir que la vrit nexiste pas ? Marie Perret, professeur au lyce Richelieu (Rueil-Malmaison) Sommaire Introduction p.1 1. Premire partie : nous supposons que la vrit existe. p.2 1.1. Les raisons pour lesquelles la proposition est paradoxale. p.2 1.2. Les critres du vrai. p.4 français arabe allemand anglais espagnol français hĂ©breu italien japonais nĂ©erlandais polonais portugais roumain russe suĂ©dois turc ukrainien chinois anglais Synonymes arabe allemand anglais espagnol français hĂ©breu italien japonais nĂ©erlandais polonais portugais roumain russe suĂ©dois turc ukrainien chinois ukrainien Ces exemples peuvent contenir des mots vulgaires liĂ©s Ă  votre recherche Ces exemples peuvent contenir des mots familiers liĂ©s Ă  votre recherche Traduction - dopĂ©e Ă  l'IA Zut ! Nous n'avons pas pu rĂ©cupĂ©rer les informations. Nous travaillons pour rĂ©soudre ce problĂšme au plus vite. Traduction de voix et de textes plus longs Il dit que la vĂ©ritĂ© existe et peut ĂȘtre dite fiĂšrement... et le pays lui rĂ©pond. Elles prĂ©supposaient que la vĂ©ritĂ© existe et que le monde est dotĂ© de structures comprĂ©hensibles, accessibles Ă  la pensĂ©e, qui trouvent leur fondement dans l'origine divine du monde. They presupposed that there is truth, that the world possesses comprehensible structures, accessible to thought. These structures find their foundation in the divine origin of the world. Ce que je dis, c'est que la vĂ©ritĂ© existe, et que nous pouvons la connaĂźtre. Ses partisans croient que tout est relatif et que la vĂ©ritĂ© n'existe donc pas rĂ©ellement. Those who hold this view believe everything is relative to something else, and thus there can be no actual reality. Aucun rĂ©sultat pour cette recherche. RĂ©sultats 806709. Exacts 2. Temps Ă©coulĂ© 317 ms. Documents Solutions entreprise Conjugaison Synonymes Correcteur Aide & A propos de Reverso Mots frĂ©quents 1-300, 301-600, 601-900Expressions courtes frĂ©quentes 1-400, 401-800, 801-1200Expressions longues frĂ©quentes 1-400, 401-800, 801-1200 LesChemins de la philosophie Dissertation : Peut-on soutenir que la vĂ©ritĂ© n'existe pas ? RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Bibliographie Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ© La rĂ©flexion spinoziste sur la vĂ©ritĂ© dĂ©gage deux propriĂ©tĂ©s de l’idĂ©e vraie – l’adaequatio et la convenientia – dont l’articulation exacte pose quelques difficultĂ©s d’interprĂ©tation. Le problĂšme principal consiste Ă  savoir si ces deux propriĂ©tĂ©s renvoient Ă  deux thĂ©ories de la vĂ©ritĂ© qui s’opposent vĂ©ritĂ©-cohĂ©rence et vĂ©ritĂ©-correspondance ou Ă  deux aspects qui se complĂštent d’une façon harmonieuse dans une seule conception de la vĂ©ritĂ©. L’objectif de cet article est de prĂ©senter quelques remarques qui soutiennent la seconde option et Ă©clairent l’originalitĂ© de la conception spinoziste de la vĂ©ritĂ©. Haut de page EntrĂ©es d’index Haut de page Texte intĂ©gral 1Dans cet article, je voudrais prĂ©senter quelques remarques sur le problĂšme de la vĂ©ritĂ© chez Spinoza. NĂ©anmoins, il faut d’abord prĂ©ciser que sous la rubrique problĂšme de la vĂ©ritĂ© », il se trouve en rĂ©alitĂ© un ensemble de questions distinctes bien qu’essentiellement liĂ©es entre elles. Par problĂšme de la vĂ©ritĂ© » on doit d’abord comprendre le problĂšme qui porte sur la dĂ©termination de la nature ou essence de la vĂ©ritĂ©. Il s’agit de rĂ©pondre Ă  la question 1 sur la signification du terme vĂ©ritĂ© ». Ensuite, il s’agit de poser les questions qui portent sur les conditions de possibilitĂ© de la vĂ©ritĂ©, c’est-Ă -dire de rĂ©pondre aux questions suivantes 2 Etant donnĂ©e la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ©, quelles conditions gĂ©nĂ©rales, du point de vue de l’absolu, doivent ĂȘtre remplies pour qu’il y ait des idĂ©es vraies ? 3 Ensuite, quelles conditions particuliĂšres doivent ĂȘtre remplies pour que nous, du point de vue de l’ñme humaine, ayons des idĂ©es vraies ? 4 Finalement, quelles conditions doivent ĂȘtre remplies pour que nous sachions que nous avons des idĂ©es vraies, c’est-Ă -dire pour que nous puissions reconnaĂźtre les idĂ©es vraies et les distinguer de celles qui sont fausses ? C’est le problĂšme du critĂšre de vĂ©ritĂ©. 2L’ordre des ces questions n’est pas fortuit. En effet, il semble bien que pour rĂ©pondre aux questions 2, 3 et 4, il nous faut d’abord rĂ©pondre Ă  celle qui porte sur la nature de la vĂ©ritĂ©, puisque c’est cette rĂ©ponse qui nous permettra de dĂ©terminer le sens prĂ©cis Ă  apporter aux mots vrai » et vĂ©ritĂ© » prĂ©sents dans ces questions. 3NĂ©anmoins, la liaison entre elles, surtout entre la premiĂšre et la derniĂšre, n’est pas dĂ©pourvue d’une certaine tension interne. Selon certains philosophes, par exemple Russell et Popper, nous devons distinguer soigneusement l’investigation qui porte sur la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© de celle qui concerne le critĂšre de vĂ©ritĂ©, et nous ne devons pas espĂ©rer que cette dĂ©finition nous apporte un critĂšre pour reconnaĂźtre la vĂ©ritĂ© d’un jugement donnĂ©. Selon eux, la premiĂšre question est complĂštement indĂ©pendante de la derniĂšre. D’autres, par exemple les pragmatistes et Dummet, soutiennent que toute recherche sur le concept de vĂ©ritĂ© resterait vide si elle n’était pas susceptible de nous montrer comment nous pouvons reconnaĂźtre la vĂ©ritĂ© d’un jugement donnĂ©. Pour eux, la rĂ©ponse Ă  apporter Ă  la premiĂšre question dĂ©pend de la prise en considĂ©ration de l’exigence exprimĂ©e par la derniĂšre. 1 Il [Cherbury] examine ce que c’est que la vĂ©ritĂ© ; et pour moi, je n’en ai jamais doutĂ©, me sembl ... 4Mais que la question concernant la dĂ©termination de la nature de la vĂ©ritĂ© soit considĂ©rĂ©e comme un problĂšme », voilĂ  qui a quelque chose de problĂ©matique ou de paradoxal en soi. En effet, si nous ne savions pas d’emblĂ©e ce qu’est la vĂ©ritĂ©, comment pourrions-nous l’apprendre ? Quelles raisons aurions-nous d’accepter une certaine dĂ©finition parmi les diverses dĂ©finitions possibles ? Bref, comment trouverions-nous la vraie dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© ? Ce problĂšme a Ă©tĂ© posĂ© par Descartes dans une lettre bien connue adressĂ©e Ă  Mersenne le 16 octobre 1639. Descartes y affirme que la notion de vĂ©ritĂ© est si transcendantalement claire, qu’il est impossible de l’ignorer »1. Sa solution pour ce problĂšme consiste Ă  affirmer que nous avons une connaissance naturelle » de la notion de vĂ©ritĂ©, dĂ©finie nominalement par la conformitĂ© de la pensĂ©e avec l’objet. Pour lui, donc, le problĂšme de la vĂ©ritĂ© » renvoie essentiellement au problĂšme qui consiste Ă  trouver et Ă  fonder un critĂšre de vĂ©ritĂ©, le sens du terme vĂ©ritĂ© », quant Ă  lui, Ă©tant tout Ă  fait clair et naturellement donnĂ© Ă  l’esprit. 5On peut Ă©videmment accorder Ă  Descartes que si nous n’avions pas une comprĂ©hension naturelle du sens de la vĂ©ritĂ©, comprĂ©hension Ă  laquelle nous pouvons et devons faire appel pour nous guider dans notre investigation, nous resterions dans un vide conceptuel qui ne pourrait ĂȘtre rempli que par un choix arbitraire parmi les multiples dĂ©finitions possibles. NĂ©anmoins, on n’est pas forcĂ© de croire que cette connaissance naturelle soit aussi transcendantalement claire qu’elle semble l’ĂȘtre pour Descartes, ni non plus qu’elle Ă©puise le contenu du concept de vĂ©ritĂ©. On peut trĂšs bien soutenir que ce que nous connaissons naturellement de la vĂ©ritĂ© et que nous expliquons quid nominis, c’est-Ă -dire la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ©, ne porte que sur la propriĂ©tĂ© ou dĂ©nomination extrinsĂšque de l’idĂ©e vraie et que cette dĂ©finition, correspondant Ă  un niveau encore superficiel de la rĂ©flexion sur l’idĂ©e vraie, ne fournit que le point de dĂ©part pour une recherche plus approfondie sur la nature de la vĂ©ritĂ©. 6Tout se passe comme si cette dĂ©finition n’était qu’un instrument naturel premier, encore partiel et imparfait, Ă  l’aide duquel l’ñme, par un mouvement rĂ©flexif, pourrait progresser dans le sens d’un approfondissement de la comprĂ©hension de la forme de l’idĂ©e vraie. Or, cet effort rĂ©flexif, ce questionnement qui porte sur le concept mĂȘme de vĂ©ritĂ©, soit pour prĂ©ciser Ă  quoi il s’applique, soit pour en dĂ©gager d’autres dĂ©terminations que celle apportĂ©e par la dĂ©finition nominale, nous semble s’accorder avec la dĂ©marche effective de la pensĂ©e spinoziste. Tout au long de son Ɠuvre, du Court TraitĂ© et du TraitĂ© de la RĂ©forme de l’Entendement Ă  l’Éthique, Spinoza examine de façon critique la conception de la vĂ©ritĂ© comme correspondance, afin d’expliciter non seulement ses conditions de possibilitĂ©, mais aussi et surtout, de la complĂ©ter avec une propriĂ©tĂ© ou dĂ©nomination intrinsĂšque qui permette, d’une part, d’expliquer que nous puissions savoir avec certitude que nous avons des idĂ©es vraies, et, d’autre part, de fournir Ă  la perspective Ă©thique un principe explicatif de la supĂ©rioritĂ© interne du sage sur l’ignorant. 2 Cf. chap. XV, deuxiĂšme partie. GI/78 G » renverra toujours Ă  Spinoza Opera, Ă©d. Carl Gebhardt, 5 ... 7En effet, la simple correspondance entre la pensĂ©e et son objet n’est pas capable d’apporter une rĂ©ponse satisfaisante aux trois questions qui fournissent le fil conducteur de l’investigation spinoziste sur la vĂ©ritĂ©, et qui sont formulĂ©es de la façon suivante aussi bien dans le Court TraitĂ©2 que dans l’Éthique 3 Éthique II, Proposition XLIII, scolie. GII/124. Si une idĂ©e vraie, en tant qu’elle est dite seulement s’accorder avec ce dont elle est l’idĂ©e, se distingue d’une fausse, une idĂ©e vraie ne contient donc aucune rĂ©alitĂ© ou perfection de plus qu’une fausse puisqu’elles se distinguent seulement par une dĂ©nomination extrinsĂšque, et consĂ©quemment un homme qui a des idĂ©es vraies ne l’emporte en rien sur celui qui en a seulement des fausses ? Puis d’oĂč vient que les hommes ont des idĂ©es fausses ? Et enfin, d’oĂč quelqu’un peut-il savoir avec certitude qu’il a des idĂ©es qui conviennent avec leurs objets ?3 8Parmi ces trois questions, la premiĂšre, bien qu’étant sĂ»rement celle oĂč se manifeste la fin ultime qui dirige la pensĂ©e de Spinoza, ne nous concernera pas directement ici. Cela signifie que nous n’allons pas examiner les effets de l’exigence Ă©thique sur la dĂ©termination du concept de vĂ©ritĂ© chez Spinoza. Parmi les deux autres questions, c’est surtout celle concernant la possibilitĂ© de savoir avec certitude que nous avons des idĂ©es vraies qui doit retenir notre attention. En effet, celle-ci renvoie au problĂšme du critĂšre de vĂ©ritĂ© et c’est elle qui, dans un rapport de tension avec la dĂ©termination prĂ©alablement donnĂ©e de la nature de la vĂ©ritĂ©, met en marche l’approfondissement de la rĂ©flexion concernant la forme de l’idĂ©e vraie. 9La rĂ©ponse Ă  ces questions repose sur l’introduction de la dĂ©nomination intrinsĂšque de l’idĂ©e vraie, c’est-Ă -dire sur la notion spinoziste d’adaequatio. C’est cette notion qui permet d’expliquer que la vĂ©ritĂ© soit norme d’elle-mĂȘme et du faux, et qui exclut le recours Ă  une marque ou Ă  un signe extrinsĂšque qui serait nĂ©cessaire pour nous faire reconnaĂźtre cette vĂ©ritĂ© ; c’est elle qui fonde l’identification spinoziste entre l’idĂ©e vraie et la certitude et qui explique qu’une idĂ©e vraie ait plus de rĂ©alitĂ© qu’une fausse. 10L’investigation de Spinoza nous met ainsi devant deux aspects de l’idĂ©e vraie, l’un intrinsĂšque et l’autre extrinsĂšque. Tout le problĂšme consiste Ă  savoir si entre ces deux aspects il y a tension, contradiction ou complĂ©mentaritĂ© harmonieuse. Y a-t-il chez Spinoza deux thĂ©ories de la vĂ©ritĂ© qui s’opposent ou deux aspects qui se complĂštent dans une conception consistante de la vĂ©ritĂ© ? La rĂ©ponse Ă  ces questions partage les interprĂštes du spinozisme. 11Certains soutiennent qu’il y a dans l’Éthique une coexistence harmonieuse entre la conception de la vĂ©ritĂ© comme correspondance et celle de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence, liĂ©e Ă  la notion spinoziste d’adaequatio. Ainsi, R. Landim affirme 4 R. Landim, La notion de vĂ©ritĂ© dans l’Éthique de Spinoza », in Groupe de recherches spinozistes n ... Ces questions posĂ©es par la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© trouvent dans l’Éthique de Spinoza une rĂ©ponse aussi subtile qu’originale. Dans l’Éthique les deux thĂ©ories de la vĂ©ritĂ© coexistent. Si la vĂ©ritĂ© est en premier lieu correspondance, c’est par une sorte de cohĂ©rence que la vĂ©ritĂ© s’impose Ă  l’homme comme correspondance4. 12D’autres, comme F. AlquiĂ©, ont insistĂ© sur le caractĂšre conflictuel de cette coexistence. Il parle d’une certaine tension inhĂ©rente au concept spinoziste de la vĂ©ritĂ© », tension qui renvoie Ă  la difficultĂ© de concilier les trois affirmations suivantes 5 F. AlquiĂ©, Le Rationalisme de Spinoza, PUF, coll. ÉpimĂ©thĂ©e, Paris, 1981, p. 212. [1] La vĂ©ritĂ© est intĂ©rieure Ă  la pensĂ©e, et se dĂ©finit, non par son rapport avec la chose, mais par une dĂ©nomination intrinsĂšque ; [2] la vĂ©ritĂ© est sa propre marque, son propre signe, et celui qui possĂšde une idĂ©e vraie ne peut douter de sa vĂ©ritĂ© ; [3] la vĂ©ritĂ©, malgrĂ© les deux caractĂšres prĂ©cĂ©dents, est accord de l’idĂ©e et de la chose5. 6 Ce sont ceux, comme S. Hampshire ou H. Joachim, qui considĂšrent que Spinoza soutient exclusivement ... 7 Ce sont ceux, comme E. Curley ou J. Bennett, pour lesquels Spinoza adopte exclusivement la concepti ... 13D’autres encore, face Ă  cette tension et dĂ©sespĂ©rant de la rĂ©soudre, ont choisi de la supprimer en privilĂ©giant exclusivement soit les passages de Spinoza qui vont dans le sens de deux premiĂšres affirmations, interprĂ©tĂ©es comme exprimant une certaine version de la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence6, soit les passages qui vont dans le sens de la derniĂšre affirmation, assimilĂ©e Ă  la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme correspondance7. 14Bien entendu, le procĂ©dĂ© qui consiste Ă  supprimer la tension par l’élimination d’un de ses termes n’est pas lĂ©gitime ici. Il le serait si l’on pouvait montrer que ces affirmations renvoient Ă  des moments diffĂ©rents de la pensĂ©e de l’auteur, c’est-Ă -dire si l’on pouvait dissoudre la tension dans la considĂ©ration de l’évolution de la pensĂ©e de Spinoza. Mais tel n’est pas le cas puisque cette tension est prĂ©sente aussi bien dans le Court TraitĂ©, que dans le TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement et dans l’Éthique. Ainsi, ou bien il est possible de rĂ©soudre conceptuellement cette tension, ou bien il faut avouer qu’elle renvoie Ă  une conception incohĂ©rente de la vĂ©ritĂ©. 8 En particulier, il n’est pas possible de dĂ©velopper ici l’analyse dĂ©taillĂ©e de la notion d’idĂ©e adĂ© ... 15Dans cette Ă©tude, mon objectif est de prĂ©senter quelques remarques qui permettent de soutenir la premiĂšre de ces deux options. Il me semble qu’il n’y a pas nĂ©cessairement d’exclusion mutuelle entre la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence et celle de la vĂ©ritĂ© comme correspondance, mais plutĂŽt un rapport de complĂ©mentaritĂ©. J’essaierai de montrer que l’originalitĂ© de Spinoza consiste prĂ©cisĂ©ment Ă  supprimer cette fausse opposition et Ă  faire de l’adaequatio et de la convenientia deux aspects complĂ©mentaires du concept de vĂ©ritĂ©. L’idĂ©e vraie, pour ĂȘtre pleinement vraie, doit satisfaire Ă  une double condition ĂȘtre adĂ©quate cohĂ©rente et s’accorder avec son objet. Sans pouvoir examiner ici la totalitĂ© des aspects enveloppĂ©s dans cette question8, je prĂ©tends seulement indiquer quelques Ă©lĂ©ments qui, permettant d’éliminer la tension signalĂ©e par F. AlquiĂ©, rendent possible cette complĂ©mentaritĂ© et illuminent l’originalitĂ© de la rĂ©flexion spinoziste sur la nature de la vĂ©ritĂ©. Qu’il y a un rapport de complĂ©mentaritĂ© entre adaequatio et convenientia 9 Éthique I, axiome VI. 16Il faut remarquer avant tout que Spinoza ne prĂ©sente pas dans l’Éthique, ni dans le TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement, une dĂ©finition en bonne et due forme et explicite de la vĂ©ritĂ©. Dans l’Éthique, la traditionnelle dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ© n’est pas prĂ©sentĂ©e sous forme de dĂ©finition, mais sous forme d’axiome l’idĂ©e vraie doit debet s’accorder convenire avec son idĂ©at »9. On ne doit pas penser que la substitution de l’énoncĂ© sous forme d’axiome Ă  l’énoncĂ© dĂ©finitionnel soit gratuite. En effet, les dĂ©finitions portent sur l’essence des choses et sur leurs affections, tandis que les axiomes concernent surtout les relations entre les choses. Ainsi, la mise en forme axiomatique de la dĂ©finition nominale vise Ă  indiquer que celle-ci ne porte que sur la relation extrinsĂšque de l’idĂ©e vraie Ă  l’objet, sans nous renseigner en quoi consiste l’idĂ©e vraie prise en elle-mĂȘme. 10 Je ne reconnais aucune diffĂ©rence entre l’idĂ©e vraie et l’idĂ©e adĂ©quate, sinon que le mot “vraie” ... 17C’est dans l’Éthique II, dĂ©finition IV, que Spinoza considĂšre l’idĂ©e vraie par sa propriĂ©tĂ© intrinsĂšque, c’est-Ă -dire par son adĂ©quation J’entends par idĂ©e adĂ©quate une idĂ©e qui, en tant qu’on la considĂšre en elle-mĂȘme, sans relation Ă  l’objet, a toutes les propriĂ©tĂ©s ou dĂ©nominations intrinsĂšques d’une idĂ©e vraie. Explication Je dis intrinsĂšques pour exclure celle qui est extrinsĂšque, Ă  savoir, l’accord de l’idĂ©e avec l’objet dont elle est l’idĂ©e ». Que l’adaequatio et la convenientia soient deux propriĂ©tĂ©s distinctes et complĂ©mentaires d’une seule et mĂȘme idĂ©e, c’est ce que Spinoza affirme clairement dans la lettre 60 Ă  Tchirnhaus10. IdĂ©e adĂ©quate » et idĂ©e vraie » sont deux dĂ©nominations distinctes pour dĂ©signer une seule et mĂȘme idĂ©e, selon que nous considĂ©rons cette idĂ©e unique soit dans sa nature, abstraction faite de son rapport Ă  l’objet, soit dans son rapport Ă  l’objet. Voyons donc ce qui rend possible cette complĂ©mentaritĂ©. 18Je prendrai comme fil conducteur de mon analyse le § 69 du TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement Quant Ă  ce qui constitue la forme du vrai, il est certain que la pensĂ©e vraie ne se distingue pas seulement de la fausse par une dĂ©nomination extrinsĂšque, mais surtout par une dĂ©nomination intrinsĂšque. 19L’emploi de l’adverbe surtout » dans ce passage marque nettement la primautĂ© de la dĂ©nomination intrinsĂšque par rapport Ă  l’extrinsĂšque, mais l’affirmation de la subordination de cette derniĂšre Ă  la prĂ©cĂ©dente n’équivaut pas Ă  l’affirmation de son exclusion au profit de la premiĂšre. NĂ©anmoins, les exemples donnĂ©s ensuite par Spinoza semblent aller dans le sens d’une vĂ©ritable exclusion. En effet, il poursuit 11 GII/26. Si un ouvrier conçoit un ouvrage avec ordre, bien que cet ouvrage n’ait jamais existĂ© et mĂȘme ne doive jamais exister, sa pensĂ©e est nĂ©anmoins vraie que l’ouvrage existe ou non, cette pensĂ©e est la mĂȘme. Et au contraire, si quelqu’un dit, par exemple, que Pierre existe, sans savoir cependant que Pierre existe, sa pensĂ©e, par rapport Ă  lui, est fausse, ou, si l’on prĂ©fĂšre, n’est pas vraie, quoique Pierre existe effectivement. Et cette proposition Pierre existe, n’est vraie qu’en ce qui concerne celui qui sait avec certitude que Pierre existe11. 20Le deuxiĂšme exemple affirme clairement que le simple accord entre une affirmation et l’état de choses auquel elle renvoie n’est pas une condition suffisante pour qu’elle soit vraie, tandis que le premier exemple semble aller plus loin et affirmer qu’il n’est pas non plus une condition nĂ©cessaire de la vĂ©ritĂ©, puisque le plan conçu par l’ouvrier est dit vrai » indĂ©pendamment de l’existence de son objet. 12 Cf. Éthique I, Proposition VIII, scolie 2 ; Éthique II, Proposition VIII ; Éthique V, Proposition X ... 13 Selon Spinoza, le contraste entre l’existence Ă©ternelle et l’existence temporelle n’est pas un cont ... 14 Cf. les § 41, § 42, § 85, § 91 et § 99. 15 Cf. Éthique II, Propositions XXXII et XXXIV ; Proposition XLI, dĂ©monstration ; Proposition XLIII, d ... 21NĂ©anmoins, il est possible d’interprĂ©ter le premier exemple, Ă  la lumiĂšre de certaines thĂšses mĂ©taphysiques soutenues par Spinoza dans l’Éthique12, comme affirmant simplement que la vĂ©ritĂ© d’une pensĂ©e construite d’une façon ordonnĂ©e ne dĂ©pend pas de son accord avec quelque chose qui existe dans la durĂ©e, sans que cela signifie qu’elle ne s’accorde avec une essence Ă©ternelle contenue dans un attribut de Dieu. En effet, Ă©tant donnĂ© que le nĂ©cessitarisme de Spinoza entraĂźne que tout ce qui est concevable possĂšde un certain type d’actualitĂ© extra-mentale, il est lĂ©gitime d’affirmer qu’il n’y a pas d’idĂ©e vraie qui ne s’accorde avec un objet douĂ© d’actualitĂ©, que cette actualitĂ© soit l’existence temporelle de la chose ou l’existence Ă©ternelle de son essence13. Toute idĂ©e vraie a donc une portĂ©e existentielle et une dĂ©nomination extrinsĂšque. Cette lecture permet de maintenir la prĂ©sence constante de la dĂ©nomination extrinsĂšque de l’idĂ©e vraie indiquĂ©e au dĂ©but du § 69, affirmĂ©e dans d’autres paragraphes du TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement14 et dans plusieurs passages de l’Éthique15. 16 Cf. ibid., Proposition XLIII, scolie. 22Parmi les deux dĂ©nominations de l’idĂ©e vraie, c’est surtout l’intrinsĂšque qui constitue la forme du vrai. C’est elle, en effet, qui permet de considĂ©rer l’idĂ©e vraie comme ayant plus de rĂ©alitĂ© ou de perfection interne qu’une idĂ©e fausse, et qui permet d’affirmer qu’il y a entre l’idĂ©e vraie et la fausse la mĂȘme relation qu’entre l’ĂȘtre et le non ĂȘtre16. C’est Ă  elle que le § 70 du TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement se rĂ©fĂšre quand il affirme qu’il y a dans les idĂ©es quelque chose de rĂ©el par quoi les vraies se distinguent des fausses », ce quelque chose de rĂ©el » consistant dans la possession effective d’un savoir concernant ce qu’on affirme. Cela lie indissolublement, comme nous le verrons par la suite, le concept spinoziste de vĂ©ritĂ© au concept de savoir. Comment ce rapport de complĂ©mentaritĂ© est-il possible ? 17 Bien que la substitution de l’énoncĂ© dĂ©finitionnel par l’axiomatique ne soit pas dĂ©pourvue d’import ... 23Si la vĂ©ritĂ© de l’idĂ©e vraie Ă©tait rĂ©duite Ă  la dimension extrinsĂšque, il semble bien que nous serions contraints d’adopter l’interprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ©, selon laquelle une idĂ©e est vraie parce qu’elle s’accorde Ă  son Dans ce cas, c’est l’objet qui rend l’idĂ©e vraie, c’est la prĂ©sence d’une rĂ©alitĂ© extĂ©rieure qui est la norme de la vĂ©ritĂ© de l’idĂ©e. On voit bien que cela est tout Ă  fait contraire Ă  la thĂšse spinoziste selon laquelle la vĂ©ritĂ© est norme d’elle mĂȘme et du faux », et qu’ainsi, celle-ci ne pouvant pas ĂȘtre fondĂ©e sur la dĂ©nomination extrinsĂšque de l’idĂ©e vraie et la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© Ă  elle attachĂ©e, elle devra ĂȘtre fondĂ©e sur la dĂ©nomination intrinsĂšque de l’idĂ©e vraie. L’adaequatio devra fournir un aspect complĂ©mentaire Ă  la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© qui fonctionne aussi comme norme de la vĂ©ritĂ©. 24Si je dis aspect complĂ©mentaire », c’est pour souligner encore une fois que cela ne signifie pas qu’il faille exclure la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ©. Celle-ci affirme simplement que l’idĂ©e vraie s’accorde Ă  son objet. Elle ne prĂ©cise pas en quoi consiste cet accord ni non plus quel est, parmi les termes en rapport, celui qui rend l’idĂ©e vraie. L’interprĂ©tation rĂ©aliste de cette dĂ©finition va plus loin parce qu’elle affirme que c’est exclusivement Ă  l’objet qu’il appartient la fonction de rendre l’idĂ©e vraie. On peut nĂ©anmoins maintenir cette dĂ©finition tout en excluant l’interprĂ©tation rĂ©aliste. Dans ce cas, il faudra dire que l’idĂ©e vraie, Ă©tant intrinsĂšquement vraie adĂ©quate, doit s’accorder avec son objet, c’est-Ă -dire doit avoir aussi la dĂ©nomination extrinsĂšque. Seule l’exclusion de l’interprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale peut rendre compatible les deux aspects de l’idĂ©e vraie. 25Ces considĂ©rations permettent d’avancer dans la comprĂ©hension de l’emploi du mot debet » dans la formulation de l’axiome VI de l’Éthique I. D’aprĂšs ce qui a Ă©tĂ© dit, cet axiome doit ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme l’équivalent de la formule suivante 261 Si une idĂ©e est vraie intrinsĂšquement vraie, adĂ©quate, alors elle s’accorde nĂ©cessairement avec son objet ». 27Et non comme l’équivalent de la formule suivante 282 Si une idĂ©e s’accorde avec son objet, alors elle est nĂ©cessairement vraie ». 18 TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement, tr. A. KoyrĂ©, J. Vrin, Paris, 1984, note 69, p. 107. 29Cela veut dire que si une idĂ©e vraie s’accorde avec son objet, elle le fait, comme le dit A. KoyrĂ©, vi propria ; elle s’y accorde parce qu’elle est vraie et non inversement »18. Le mot debet » exprime le fait, pour la dĂ©nomination extrinsĂšque, d’ĂȘtre une consĂ©quence nĂ©cessaire de la puissance intrinsĂšque de la pensĂ©e vraie. Cela signifie que, dans le rapport de complĂ©mentaritĂ© entre convenientia et adaequatio, il y a subordination de la premiĂšre Ă  la seconde. 30Cette lecture, qui exclut le caractĂšre rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale, peut ĂȘtre renforcĂ©e par l’analyse du deuxiĂšme exemple donnĂ© dans le § 69, qui concerne l’affirmation de l’existence de Pierre. Selon ce passage, la simple rencontre fortuite entre un Ă©tat de choses et l’affirmation qui le reprĂ©sente n’est pas une condition suffisante pour que cette affirmation puisse ĂȘtre qualifiĂ©e de vraie. La simple existence fortuite de l’état de choses affirmĂ© ne rend pas l’idĂ©e vraie. Par contre, cette mĂȘme affirmation, faite par celui qui sait avec certitude que Pierre existe », c’est-Ă -dire liĂ©e Ă  une idĂ©e adĂ©quate qui porte en soi la totalitĂ© des causes ou raisons de ce qu’on affirme, recevra lĂ©gitimement ce prĂ©dicat. Seule une affirmation connectĂ©e au systĂšme de raisons qui la justifient peut ĂȘtre vraie. 19 GII/124. 31Ainsi, pour Spinoza, il n’y a de proposition vraie sur une chose que si elle consiste dans un savoir certain sur cette chose. Dans la connaissance vraie, il y a un rapport indissociable entre ce qui est affirmĂ© et les raisons par lesquelles cela est affirmĂ©, ce qui conduit Spinoza Ă  soutenir, dans l’Éthique II, Proposition XLIII, scolie, qu’ avoir une idĂ©e vraie ne signifie rien, sinon connaĂźtre une chose parfaitement ou le mieux possible »19. 32 Parfaitement ou le mieux possible » dĂ©signe la forme par laquelle la chose est connue, le processus d’engendrement de la connaissance. Et dĂšs lors que ce processus ne reste pas Ă©tranger Ă  la vĂ©ritĂ© de l’affirmation Ă  laquelle il conduit, mais fait partie intĂ©grante de la signification mĂȘme de sa vĂ©ritĂ©, il n’est pas possible qu’une affirmation soit vraie si elle est dĂ©pourvue de cette forme, si donc elle n’est pas la connaissance parfaite de son objet. L’indissociabilitĂ© entre l’opĂ©ration rationnelle qui fonde et justifie une certaine affirmation et la vĂ©ritĂ© de cette affirmation, l’immanence du processus dĂ©monstratif Ă  la vĂ©ritĂ©, signifie que le rejet de l’interprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale s’accompagne, chez Spinoza, de l’exclusion consĂ©cutive de ce que M. Dummett a appelĂ© de principe de connaissance », selon lequel un Ă©noncĂ© peut ĂȘtre vrai mĂȘme si l’on ne peut pas connaĂźtre ce qui le rend vrai ». Spinoza soutient ainsi une certaine conception Ă©pistĂ©mique de la vĂ©ritĂ©. 20 Pour cette interprĂ©tation de M. Dummett, voir R. Landim A interpretação realista da definição n ... 33Le rĂ©alisme, selon Dummett, peut ĂȘtre caractĂ©risĂ© par la conjonction du principe de correspondance » si un Ă©noncĂ© est vrai il doit y avoir quelque chose en vertu de laquelle il est vrai » ; du principe de bivalence » tout Ă©noncĂ© est vrai ou faux d’une maniĂšre dĂ©terminĂ©e » ; et du principe de connaissance » si un Ă©noncĂ© est vrai, il doit ĂȘtre, en principe, possible de connaĂźtre qu’il est vrai ». Or, dans la mesure oĂč les limites de la connaissance humaine ne dĂ©terminent pas les limites de toute connaissance possible, ce principe peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme affirmant que quelque chose peut rendre vrai un Ă©noncĂ© sans que nous puissions l’identifier. Il peut, par consĂ©quent, ĂȘtre reformulĂ© de la façon suivante les conditions de vĂ©ritĂ© d’un Ă©noncĂ© peuvent ĂȘtre remplies indĂ©pendamment de notre capacitĂ© de savoir si elles sont ou non remplies ». Le rĂ©alisme, ainsi caractĂ©risĂ©, Ă©tablit une nette sĂ©paration entre le fait pour un Ă©noncĂ© d’ĂȘtre vrai et les raisons qui permettent de le considĂ©rer comme tel, puisqu’il est possible qu’un Ă©noncĂ© soit vrai et qu’on ne puisse pas le dĂ©montrer20. Nous voyons ainsi que le rejet spinoziste de cette sĂ©paration, prĂ©sent dans le § 69 du TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement, s’accorde bien avec son rejet de l’interprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ©. 21 Éthique II, Proposition III. 22 Ibid, Proposition VI, corollaire. 23 Cette inspiration est nettement prĂ©sente dans la thĂ©orie de la dĂ©finition gĂ©nĂ©tique formulĂ©e dans l ... 34Il faut nĂ©anmoins souligner que l’exclusion de l’interprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ© ne fait pas de Spinoza un idĂ©aliste. D’aprĂšs lui, jamais l’ĂȘtre des choses ne se rĂ©duit au fait pour elles d’ĂȘtre pensĂ©es. MĂȘme si tout ce qui existe est nĂ©cessairement l’objet d’une idĂ©e en Dieu21, ce n’est pas cela qui constitue l’ĂȘtre formel de l’objet, car Spinoza exclut catĂ©goriquement l’hypothĂšse d’un entendement crĂ©ateur22. Sa position pourrait ĂȘtre caractĂ©risĂ©e comme celle d’un rĂ©aliste mĂ©taphysique qui, en vertu de son inspiration constructiviste23, refuse le rĂ©alisme Ă©pistĂ©mologique. Cela signifie que tout en acceptant l’existence indĂ©pendante d’une rĂ©alitĂ© extĂ©rieure Ă  la pensĂ©e, Spinoza nie la fonction de cette rĂ©alitĂ© dans la production des idĂ©es ainsi que dans la dĂ©termination par soi seule de leur valeur de vĂ©ritĂ©. 24 Éthique II, Proposition XL, scolie 2. 35Le fameux exemple de la quatriĂšme proportionnelle, utilisĂ© par Spinoza pour illustrer aussi bien les diffĂ©rences entre les modes de perception du TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement § 23 et 24 que les genres de connaissance de l’Éthique24, illustre bien ce lien indissociable entre ce qu’on affirme et les raisons qui prouvent ce qu’on affirme dans l’idĂ©e vraie. En effet, le mĂȘme rĂ©sultat peut ĂȘtre atteint par des procĂ©dĂ©s cognitifs qui divergent qualitativement, et cette divergence quant Ă  la maniĂšre de parvenir au rĂ©sultat permet de poser les uns et d’exclure les autres de la sphĂšre de la vĂ©ritĂ©. 36La simple application aveugle d’une rĂšgle qu’on a apprise par ouĂŻ-dire mais dont la raison nous Ă©chappe premier mode de perception, ou qui a Ă©tĂ© trouvĂ©e par des expĂ©riences particuliĂšres non guidĂ©es par la raison, et gĂ©nĂ©ralisĂ©e ensuite d’une façon abusive, sans que nous puissions comprendre la validitĂ© de la rĂšgle et la nĂ©cessitĂ© du rĂ©sultat obtenu second mode de perception, conduit Ă  des affirmations gratuites et incertaines qui ne peuvent pas ĂȘtre qualifiĂ©es de vraies. MĂȘme si l’application de la rĂšgle nous mĂšne au rĂ©sultat correct », la simple impossibilitĂ© de rendre compte du chemin qui y conduit l’exclut de la vĂ©ritĂ©. Ces modes de perception, qui font partie du premier genre de connaissance dans l’Éthique, sont inadĂ©quats et par consĂ©quent non-vrais. 25 Il est important de rapprocher cette distinction intrinsĂšque, du point de vue de la vĂ©ritĂ©, entre s ... 37Par contre, l’application de la rĂšgle comprise Ă  partir des propriĂ©tĂ©s communes des nombres proportionnels troisiĂšme mode de perception, second genre de connaissance, ou l’infĂ©rence directe de la quatriĂšme proportionnelle Ă  partir de l’intuition du rapport entre le premier et le second nombre quatriĂšme mode de perception, troisiĂšme genre de connaissance, Ă©tant de procĂ©dĂ©s qui peuvent rendre compte du chemin qui les mĂšne nĂ©cessairement au rĂ©sultat, appartiennent Ă  la sphĂšre de la vĂ©ritĂ©. Ainsi, il ne suffit pas de suivre aveuglĂ©ment une rĂšgle qui nous mĂšne au rĂ©sultat correct pour Ă©noncer des propositions vraies. Il faut aussi comprendre la nĂ©cessitĂ© de la rĂšgle, cette comprĂ©hension Ă©tant la condition mĂȘme pour la comprĂ©hension de la nĂ©cessitĂ© du rĂ©sultat25. Comparaison avec Descartes 38Pour mieux saisir l’originalitĂ© de la pensĂ©e de Spinoza, il est intĂ©ressant de rapprocher ce qu’il affirme dans le § 69 du TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement de ce que Descartes soutient dans ses MĂ©ditations MĂ©taphysiques. 39Nous trouvons dans les MĂ©ditations deux passages qui illustrent la position de Descartes Ă  propos du principe de connaissance ». Le premier se trouve au dĂ©but de la TroisiĂšme MĂ©ditation 26 AT-VII-35 AT » renvoie aux Ɠuvres de Descartes, Ă©d. Charles Adam et Paul Tannery, Paris, LĂ©opold ... Mais il y avait encore une autre chose que j’assurais, et qu’à cause de l’habitude que j’avais Ă  la croire, je pensais apercevoir trĂšs clairement, quoique vĂ©ritablement je ne l’aperçusse point, Ă  savoir qu’il y avait des choses hors de moi, d’oĂč procĂ©dait ces idĂ©es, et auxquelles elles Ă©taient tout Ă  fait semblables. Et c’était en cela que je me trompais ; ou, si peut-ĂȘtre je jugeais selon la vĂ©ritĂ©, ce n’était aucune connaissance que j’eusse, qui fĂ»t cause de la vĂ©ritĂ© de mon jugement si verum judicabam, id non ex vi meae percepcionis contingebat26. 40Dans ce passage Descartes admet que si ce qu’il assurait s’accordait effectivement avec la rĂ©alitĂ©, son jugement serait vrai, malgrĂ© l’absence d’une perception claire et distincte de ce qu’il affirmait. Son jugement serait vrai non par la force ex vi de sa perception, mais, pourrait-on dire, grĂące Ă  une rencontre hasardeuse avec la rĂ©alitĂ©. Son hĂ©sitation c’était en cela que je me trompais ; ou, si peut-ĂȘtre je jugeais selon la vĂ©ritĂ©... » ne porte pas sur la lĂ©gitimitĂ© de considĂ©rer un jugement de ce type comme vrai, mais plutĂŽt sur la possibilitĂ© de reconnaĂźtre ou dĂ©terminer cette vĂ©ritĂ©. Le jugement serait, absolument parlant, vrai, mais l’absence de clartĂ© et de distinction l’empĂȘcherait de connaĂźtre sa vĂ©ritĂ©. 41Spinoza, quant Ă  lui, n’hĂ©site pas Ă  considĂ©rer un tel jugement, de par l’absence mĂȘme d’une perception adĂ©quate de ce qui est affirmĂ©, comme Ă©tant hors de la sphĂšre des jugements vrais. Et cela mĂȘme si ce qu’il affirme s’accorde avec la rĂ©alitĂ©. Pour lui, un jugement dont la vĂ©ritĂ© ne dĂ©pend en rien de la puissance explicative de la pensĂ©e ne peut pas ĂȘtre qualifiĂ© de vrai ». Sa seule hĂ©sitation, dont j’indiquerai ensuite le sens possible, porte sur la façon de dĂ©signer ce jugement, hĂ©sitant entre les prĂ©dicats faux » et non-vrai » sa pensĂ©e...est fausse ou, si l’on prĂ©fĂšre, n’est pas vraie, encore que Pierre existe effectivement. » 42Chez Descartes, l’absence de clartĂ© et de distinction, c’est-Ă -dire du critĂšre de vĂ©ritĂ©, empĂȘche la reconnaissance de la vĂ©ritĂ©, mais le jugement reste, malgrĂ© cela, vrai. Il y a dissociation entre ce qui identifie et ce qui rend un jugement vrai. Chez Spinoza, l’absence d’adĂ©quation, c’est-Ă -dire de la propriĂ©tĂ© intrinsĂšque de l’idĂ©e vraie, empĂȘche que le jugement puisse ĂȘtre, au sens pleinement spinoziste, vrai, et a fortiori qu’il puisse y avoir une reconnaissance quelconque de sa vĂ©ritĂ©. 43L’autre passage de Descartes se trouve dans la QuatriĂšme MĂ©ditation, dans le contexte d’une discussion Ă  propos du bon usage du libre arbitre 27 AT-IX-48. Or si je m’abstiens de donner mon jugement sur une chose, lorsque je ne la conçois pas avec assez de clartĂ© et de distinction, il est Ă©vident que j’en use fort bien, et que je ne suis point trompĂ© ; mais si je me dĂ©termine Ă  la nier, ou assurer, alors je ne me sers plus comme je dois de mon libre arbitre ; et si j’assure ce qui n’est pas vrai, il est Ă©vident que je me trompe ; mĂȘme aussi, encore que je juge selon la vĂ©ritĂ©, cela n’arrive que par hasard, et je ne laisse pas de faillir...27 44Ici Descartes affirme clairement qu’un jugement qui s’accorderait par hasard avec la rĂ©alitĂ© ne laisserait pas d’ĂȘtre un jugement vrai. S’il le rapproche d’un jugement faux, il ne va pas jusqu’à le qualifier de faux ou de non-vrai, comme le fait Spinoza. Ce rapprochement vise Ă  attirer l’attention sur le fait qu’un jugement qui par hasard se trouve ĂȘtre vrai renvoie, tout comme un jugement faux, Ă  un mauvais usage du libre arbitre. Mais ce jugement ne laisse pas d’ĂȘtre vrai, mĂȘme s’il trouve Ă  sa racine le mĂȘme mauvais usage du libre arbitre qui engendre la faussetĂ©. Nous voyons ainsi comment chez Descartes, contrairement Ă  ce qui se passe chez Spinoza, c’est bien la prĂ©sence de l’objet qui a la fonction de rendre le jugement vrai et comment l’absence d’évidence ne le rend pas faux mais seulement douteux. Cela montre que l’interprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale s’accompagne du principe de connaissance », et que l’exclusion de l’un entraĂźne celle de l’autre. Le refus du principe de bivalence » et le problĂšme de la valeur de vĂ©ritĂ© de l’imagination 45En consonance avec le refus de l’interprĂ©tation rĂ©aliste du principe de correspondance et du principe de connaissance, l’hĂ©sitation de Spinoza entre les prĂ©dicats faux » et non-vrai » dans le § 69 suggĂšre encore, au moins implicitement, une possible rupture avec le principe de bivalence, faisant basculer ainsi la dichotomie traditionnelle du vrai et du faux. En effet, dans ce paragraphe du TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement, Spinoza suggĂšre une distinction entre trois valeurs de vĂ©ritĂ© le vrai, le non-vrai et le faux. Cette tripartition entraĂźne une asymĂ©trie dans les rapports entre adĂ©quation et vĂ©ritĂ©, d’une part, et inadĂ©quation et faussetĂ©, d’autre part. Si toute idĂ©e adĂ©quate est nĂ©cessairement vraie et vice-versa, cette rĂ©ciprocitĂ© n’arrive point dans le rapport entre inadĂ©quation et faussetĂ©. Bien que toute idĂ©e fausse soit nĂ©cessairement inadĂ©quate, toute idĂ©e inadĂ©quate n’est pas nĂ©cessairement fausse, sans que cela signifie que ces idĂ©es soient vraies. Dans ce cas, le fait pour une idĂ©e de ne pas ĂȘtre vraie n’implique pas qu’elle soit fausse. La ligne de partage essentielle se fait entre l’idĂ©e adĂ©quate et l’idĂ©e inadĂ©quate, celle-ci pouvant ĂȘtre fausse ou simplement non-vraie. 28 Cf. G. H. R. Parkinson, Truth Is Its Own Standard Aspects of Spinoza’s Theory of Truth », in Sh ... 29 Éthique II, Proposition XLI, dĂ©monstration, et Proposition XXVIII. 30 Ibid., Proposition XLI. 31 Éthique II, Proposition XVII, scolie et Proposition XLIX, scolie. 32 Éthique IV, Proposition I, dĂ©monstration et scolie. 46Certains interprĂštes ont signalĂ© la prĂ©sence de cette distinction dans le § 69, tout en affirmant ensuite qu’il n’y en a aucune trace dans l’Éthique28. NĂ©anmoins, je voudrais juste indiquer, pour finir, comment cette distinction entre l’idĂ©e inadĂ©quate non-vraie et l’idĂ©e inadĂ©quate fausse permet d’éclaircir d’une maniĂšre satisfaisante une ambiguĂŻtĂ© prĂ©sente dans les affirmations de l’Éthique concernant le rapport entre la faussetĂ© et la connaissance imaginative, connaissance qui est constituĂ©e exclusivement par des idĂ©es qui sont toujours inadĂ©quates et confuses29. En effet, Spinoza affirme, d’une part, que cette connaissance est l’unique cause de la faussetĂ©30. D’autre part, il affirme que les imaginations de l’Âme, considĂ©rĂ©es en elles-mĂȘmes, ne contiennent aucune erreur »31 ; ou encore, que la prĂ©sence d’une idĂ©e vraie peut supprimer l’erreur causĂ©e par une connaissance imaginative sans supprimer ce qu’il y a de positif dans cette mĂȘme connaissance32. Or, il est extrĂȘmement significatif que dans l’Éthique Spinoza ne qualifie jamais de vraie une idĂ©e imaginative. Dans ce dernier passage, mĂȘme s’il lui arrive de parler d’une positivitĂ© de l’idĂ©e imaginative qui n’est pas fausse, il ne va pas jusqu’à qualifier cette idĂ©e, dans son rapport Ă  l’ñme humaine, comme vraie, ce qu’il n’aurait pas pu faire s’il n’avait pas distinguĂ© entre l’idĂ©e inadĂ©quate non-vraie et l’idĂ©e inadĂ©quate fausse. 33 Pour la distinction entre l’objet directement reprĂ©sentĂ© et l’objet indirectement reprĂ©sentĂ© par l’ ... 34 Éthique II, Proposition XXVIII. 35 Bien entendu, ce n’est pas par l’idĂ©e inadĂ©quate que nous pouvons savoir qu’elle s’accorde avec l’a ... 36 Cette idĂ©e est l’équivalent Ă©pistĂ©mique de la passion joyeuse. Celle-ci naĂźt d’un accord entre des ... 47Si nous nous rappelons que les idĂ©es inadĂ©quates de l’imagination sont les idĂ©es des affections du corps humain causĂ©es par les corps extĂ©rieurs, et que ces idĂ©es, qui indiquent directement l’état du corps humain, nous permettent aussi de percevoir indirectement la cause extĂ©rieure de cet Ă©tat33, nous constaterons que l’idĂ©e inadĂ©quate non-vraie est celle qui, tout en s’accordant, grĂące au parallĂ©lisme, avec son corrĂ©lat physique, Ă  savoir l’affection du corps, ne l’indique que trĂšs confusĂ©ment. Bien qu’elle s’accorde avec l’affection, elle ne peut pas l’expliquer par ses causes. En effet, l’affection du corps est dĂ©terminĂ©e par une sĂ©rie infinie de causes finies. Dans la mesure oĂč l’ñme humaine n’est qu’une partie de l’entendement infini de Dieu, elle n’est pas capable de connaĂźtre la totalitĂ© infinie de cette sĂ©rie. Ainsi, l’idĂ©e d’affection, considĂ©rĂ©e exclusivement dans son rapport Ă  l’ñme humaine, est nĂ©cessairement comme une consĂ©quence dĂ©tachĂ©e de ses prĂ©misses », c’est-Ă -dire inadĂ©quate et confuse34. Son inadĂ©quation irrĂ©ductible est suffisante pour l’exclure de la vĂ©ritĂ©, tandis que son accord fortuit », c’est-Ă -dire non justifiĂ© par l’idĂ©e35, avec son corrĂ©lat physique, sans ĂȘtre suffisant pour la dĂ©terminer comme vraie, suffit pour l’exclure de la faussetĂ©36. L’idĂ©e inadĂ©quate fausse, pour sa part, est l’idĂ©e d’affection qui, outre son inadĂ©quation et confusion, ne s’accorde pas Ă  l’objet indirect auquel elle renvoie le corps extĂ©rieur qui est cause de l’affection. Si Spinoza soutenait exclusivement une thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme correspondance, il devrait dĂ©signer le premier aspect des idĂ©es imaginatives comme vrai, ce qu’il ne fait pas. S’il soutenait exclusivement une certaine conception de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence, l’inadĂ©quation coĂŻnciderait avec la faussetĂ©, et il ne pourrait pas se rĂ©fĂ©rer Ă  la positivitĂ© des idĂ©es inadĂ©quates de l’imagination, ce qu’il fait pourtant. Mais, si la vĂ©ritĂ© naĂźt de la conjonction entre adĂ©quation et correspondance, conjonction rendue possible par l’exclusion de l’interprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ©, il est possible de considĂ©rer comme fausse l’idĂ©e inadĂ©quate qui ne s’accorde pas avec son objet indirect, et simplement comme non-vraie celle qui s’accorde avec son objet direct. 48Ainsi, nous pouvons conclure que c’est l’exclusion de l’interprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ© et, d’une maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, la tendance Ă  refuser les principes du rĂ©alisme Ă©pistĂ©mologique, qui permet Ă  la pensĂ©e spinoziste de dissoudre la tension signalĂ©e par F. AlquiĂ© et de rendre compatible les deux propriĂ©tĂ©s de l’idĂ©e vraie. Il reste toutefois que rendre compatibles ces deux propriĂ©tĂ©s n’est pas encore montrer la nĂ©cessitĂ© de leur liaison. Pour expliciter comment et pourquoi la convenientia est une propriĂ©tĂ© nĂ©cessairement liĂ©e Ă  l’adaequatio, il faudrait examiner la doctrine du parallĂ©lisme et la fonction exercĂ©e par la substance absolue comme fondement de la complĂ©mentaritĂ© entre les deux aspects de la vĂ©ritĂ©. Cette tĂąche, nĂ©anmoins, dĂ©passe largement les objectifs et limites de cet article. Landim, R., A interpretação realista da definição nominal da verdade », Manuscrito, volume VI, n° 2, abril 1983. Haut de page Bibliographie AlquiĂ©, F., Le Rationalisme de Spinoza, PUF, coll. ÉpimĂ©thĂ©e, Paris, 1981. Curley, E., Spinoza’s Metaphysics An Essay in interpretation, Harvard University Press, Cambridge, Mass., 1969. Curley, E., Spinoza on Truth », Australasian Journal of Philosophy, vol. 72, n° 1, March 1994. Descartes, R., ƒuvres Philosophiques, Ă©d. F. AlquiĂ©, 3 tomes, Garnier, Paris, 1973. Descartes, R., Ɠuvres de Descartes, Ă©d. Charles Adam et Paul Tannery, Paris, LĂ©opold Cerf, 1897-1909 ; rééd. Vrin-CNRS, 11 vol., 1964-1974. Dummett, M., Philosophie de la Logique, Éditions de Minuit, coll. Propositions, Paris, 1991. Gleizer, M. A., Verdade e certeza em Espinosa, ed. L & PM, Porto Alegre, 1999. Gleizer, M. A., Imaginação, Verdade e Falsidade na Ética de Espinosa ; dissertação de mestrado defendida no departamento de Filosofia da UFRJ, Rio de Janeiro, 1987 inĂ©dita. Landim, R., La notion de vĂ©ritĂ© dans l’Éthique de Spinoza », in Groupe de recherches spinozistes n° 2, Paris, 1989. Landim, R., Significado e verdade », SĂ­ntese, nÂș 32, dezembro 1984. Parkinson, G. H. R., Truth Is Its Own Standard Aspects of Spinoza’s Theory of Truth », in Shahan and Biro eds., Spinoza New Perspectives, University of Oklahoma Press, 1978. Della Rocca, M., Representation and the Mind-Body Problem in Spinoza ; Oxford University Press, 1996. Spinoza, B., Spinoza Opera, ed. Carl Gebhardt, 5 vol., Heidelberg, Carl Winters, 1924. Spinoza, B., Éthique, prĂ©sentĂ© et traduit par Bernard Pautrat, Éditions du Seuil, Paris, 1999. Spinoza, B., Éthique, Ă©dition bilingue, trad. et notes de Ch. Appuhn, J. Vrin, Paris, 1983. Spinoza, B., TraitĂ© de la RĂ©forme de l’Entendement, trad. de A. KoyrĂ©, J. Vrin, Paris, 1984. Haut de page Notes 1 Il [Cherbury] examine ce que c’est que la vĂ©ritĂ© ; et pour moi, je n’en ai jamais doutĂ©, me semblant que c’est une notion si transcendantalement claire, qu’il est impossible de l’ignorer en effet, on a bien des moyens pour examiner une balance avant que de s’en servir, mais on n’en aurait point pour apprendre ce que c’est que la vĂ©ritĂ©, si on ne la connaissait de nature. Car quelle raison aurions-nous de consentir Ă  ce qui nous l’apprendrait, si nous ne savions qu’il fĂ»t vrai, c’est-Ă -dire, si nous ne connaissions la vĂ©ritĂ© ? Ainsi on peut bien expliquer quid nominis Ă  ceux qui n’entendent pas la langue, et leur dire que ce mot vĂ©ritĂ©, en sa propre signification, dĂ©note la conformitĂ© de la pensĂ©e avec l’objet, mais lorsqu’on l’attribue aux choses qui sont hors de la pensĂ©e, il signifie seulement que ces choses peuvent servir d’objets Ă  des pensĂ©es vĂ©ritables, soit aux nĂŽtres, soit Ă  celles de Dieu; mais on ne peut donner aucune dĂ©finition de logique qui aide Ă  connaĂźtre sa nature » R. Descartes, ƒuvres Philosophiques, Ă©d. F. AlquiĂ©, Garnier, Paris, 1973, t. II, p. 144. 2 Cf. chap. XV, deuxiĂšme partie. GI/78 G » renverra toujours Ă  Spinoza Opera, Ă©d. Carl Gebhardt, 5 vol., Heidelberg, Carl Winters, 1924. 3 Éthique II, Proposition XLIII, scolie. GII/124. 4 R. Landim, La notion de vĂ©ritĂ© dans l’Éthique de Spinoza », in Groupe de recherches spinozistes n° 2, Paris, 1989, p. 123. Il faut remarquer que Landim semble distinguer dans son article entre ce qui constitue proprement la vĂ©ritĂ© la correspondance et ce qui nous permet de la reconnaĂźtre la cohĂ©rence, puisqu’il affirme que la cohĂ©rence est ce par quoi la vĂ©ritĂ© s’impose Ă  l’homme comme correspondance. Bref, au lieu d’une coexistence entre deux thĂ©ories de la vĂ©ritĂ©, il s’agit plutĂŽt d’une distinction entre la dĂ©finition et le critĂšre de vĂ©ritĂ©. Or, si l’on pose que la correspondance Ă©puise la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ©, Ă©tant donnĂ©e l’impossibilitĂ© de comparer l’idĂ©e avec son objet pour vĂ©rifier la satisfaction de cet accord, il faudra chercher une propriĂ©tĂ© intrinsĂšque Ă  la pensĂ©e qui puisse lĂ©gitimement l’attester. Dans ce cas, nĂ©anmoins, cette propriĂ©tĂ© sera distincte de la propriĂ©tĂ© d’ĂȘtre vraie et il y aura dissociation entre ce qui rend et ce qui identifie une idĂ©e vraie. Nous sommes ainsi ramenĂ©s Ă  la position cartĂ©sienne du problĂšme de la vĂ©ritĂ©. La dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© Ă©tant transcendentalement claire », le problĂšme consiste Ă  trouver un critĂšre ou signe de la vĂ©ritĂ© et Ă  prouver sa validitĂ©. Par contre, si, comme le fait Spinoza, la propriĂ©tĂ© intrinsĂšque de la pensĂ©e vraie est posĂ©e comme faisant partie de la dĂ©finition mĂȘme de la vĂ©ritĂ©, c’est-Ă -dire s’il n’y a pas de vĂ©ritĂ© sans justification rationnelle seule l’idĂ©e adĂ©quate qui porte en elle la complĂ©tude de ses causes ou raisons peut ĂȘtre vraie, alors on peut dire que cette propriĂ©tĂ© non seulement permet la reconnaissance de la vĂ©ritĂ© mais aussi qu’elle appartient Ă  la nature de l’idĂ©e vraie raison pour laquelle celle-ci n’a pas besoin d’un signe extrinsĂšque pour ĂȘtre reconnue. C’est pour cette raison qu’au lieu de parler de coexistence entre deux thĂ©ories de la vĂ©ritĂ©, je parlerai de complĂ©mentaritĂ© entre l’adaequatio cohĂ©rence et la convenientia correspondance dans la constitution du concept spinoziste de vĂ©ritĂ©. 5 F. AlquiĂ©, Le Rationalisme de Spinoza, PUF, coll. ÉpimĂ©thĂ©e, Paris, 1981, p. 212. 6 Ce sont ceux, comme S. Hampshire ou H. Joachim, qui considĂšrent que Spinoza soutient exclusivement la conception de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence. 7 Ce sont ceux, comme E. Curley ou J. Bennett, pour lesquels Spinoza adopte exclusivement la conception de la vĂ©ritĂ© comme correspondance. Cette position, adoptĂ©e par Curley dans son livre Spinoza’s Metaphysics p. 56, p. 122‑126, a Ă©tĂ© revue dans son article Spinoza on Truth », in Australasian Journal of Philosophy, vol. 72, no 1, March 1994. Dans cet article, il soutient l’existence dans la pensĂ©e de Spinoza de tendances en conflit » entre la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme correspondance et une certaine version de la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence. 8 En particulier, il n’est pas possible de dĂ©velopper ici l’analyse dĂ©taillĂ©e de la notion d’idĂ©e adĂ©quate Ă©laborĂ©e par Spinoza dans le TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement et dans l’Éthique, ni de justifier l’interprĂ©tation adoptĂ©e de cette notion comme renvoyant Ă  une affirmation connectĂ©e au systĂšme de raisons qui la prouvent et, par lĂ , Ă  une certaine version de la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence. Pour ces analyses et cette justification je renvoie au deuxiĂšme chapitre de mon livre Verdade e Certeza em Espinosa Ed. L & PM, Porto Alegre, 1999. 9 Éthique I, axiome VI. 10 Je ne reconnais aucune diffĂ©rence entre l’idĂ©e vraie et l’idĂ©e adĂ©quate, sinon que le mot “vraie” se rapporte seulement Ă  l’accord de l’idĂ©e avec son objet, tandis que le mot “adĂ©quate” se rapporte Ă  la nature de l’idĂ©e mĂȘme » GIV/270. 11 GII/26. 12 Cf. Éthique I, Proposition VIII, scolie 2 ; Éthique II, Proposition VIII ; Éthique V, Proposition XXIX, scolie. 13 Selon Spinoza, le contraste entre l’existence Ă©ternelle et l’existence temporelle n’est pas un contraste entre l’existence possible et l’existence actuelle, mais entre deux types d’existence actuelle. L’actualitĂ© Ă©ternelle de l’essence d’un mode fini qui n’existe pas dans le temps n’est que la propriĂ©tĂ© actuelle qui appartient Ă  l’attribut divin de produire nĂ©cessairement ce mode quand les conditions sont remplies. Cette propriĂ©tĂ© est une combinaison particuliĂšre des lois de la nature. 14 Cf. les § 41, § 42, § 85, § 91 et § 99. 15 Cf. Éthique II, Propositions XXXII et XXXIV ; Proposition XLI, dĂ©monstration ; Proposition XLIII, dĂ©monstration. 16 Cf. ibid., Proposition XLIII, scolie. 17 Bien que la substitution de l’énoncĂ© dĂ©finitionnel par l’axiomatique ne soit pas dĂ©pourvue d’importance, elle ne signifie pas la suppression de la correspondance comme l’un des Ă©lĂ©ments constitutifs de la conception spinoziste de la vĂ©ritĂ©. Pour cette raison, et pour faciliter l’exposition, j’ai pris la libertĂ© de maintenir la dĂ©signation traditionnelle de dĂ©finition nominale pour renvoyer Ă  cet Ă©lĂ©ment. 18 TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement, tr. A. KoyrĂ©, J. Vrin, Paris, 1984, note 69, p. 107. 19 GII/124. 20 Pour cette interprĂ©tation de M. Dummett, voir R. Landim A interpretação realista da definição nominal da verdade », Manuscrito, n° 2, avril 1983 ; et Significado e verdade », SĂ­ntese, n° 32, dĂ©cembre 1984. 21 Éthique II, Proposition III. 22 Ibid, Proposition VI, corollaire. 23 Cette inspiration est nettement prĂ©sente dans la thĂ©orie de la dĂ©finition gĂ©nĂ©tique formulĂ©e dans le TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement. 24 Éthique II, Proposition XL, scolie 2. 25 Il est important de rapprocher cette distinction intrinsĂšque, du point de vue de la vĂ©ritĂ©, entre suivre une rĂšgle en connaissant ou en ignorant sa nĂ©cessitĂ©, de ce que Spinoza soutient Ă  propos de la distinction intrinsĂšque, du point de vue Ă©thique, entre la conduite du sage et celle de l’ignorant par rapport aux principes Ă©thiques. Le sage et l’ignorant peuvent avoir une mĂȘme conduite, accomplir une mĂȘme action d’un point de vue extĂ©rieur tout en Ă©tant radicalement distincts du point de vue de la dĂ©termination intĂ©rieure. Ainsi, l’un interprĂšte une rĂšgle de vie comme une loi morale et est dĂ©terminĂ© Ă  l’obĂ©ir par la peur du chĂątiment et l’espoir d’une rĂ©compense ; l’autre est au-dessus de la loi, c’est-Ă -dire qu’il est dĂ©terminĂ© Ă  suivre cette rĂšgle de vie par la comprĂ©hension de la nĂ©cessitĂ© par laquelle elle est liĂ©e Ă  ses effets immanents, et par la comprĂ©hension de son utilitĂ© comme moyen pour parvenir Ă  la libertĂ© et au bonheur voir lettre XIX Ă  Blyenbergh et Éthique IV, Propositions LIX et LXIII. Le premier est esclave des passions tristes engendrĂ©es par sa connaissance inadĂ©quate, l’autre est un homme libre qui agit dĂ©terminĂ© par sa connaissance adĂ©quate et par les affects actifs qui en dĂ©coulent joie et amour intellectuel. De mĂȘme qu’il ne suffit pas de parvenir Ă  une conclusion correcte en suivant une rĂšgle dont on ignore la nĂ©cessitĂ© pour ĂȘtre dans la sphĂšre de la vĂ©ritĂ©, de mĂȘme il ne suffit pas de conformer notre conduite Ă  une loi dont on ignore la nĂ©cessitĂ© et l’utilitĂ© pour ĂȘtre dans la sphĂšre de l’activitĂ© Ă©thique et de la libertĂ©. La simple conformitĂ©, Ă  l’objet ou Ă  la rĂšgle, dĂ©tachĂ©e des raisons qui la justifient, est Ă©galement insuffisante dans les deux cas. Ce rapprochement indique – sans que nous puissions l’approfondir ici – l’extrĂȘme importance qui sera accordĂ©e Ă  la propriĂ©tĂ© intrinsĂšque de l’idĂ©e vraie adaequatio pour fonder la supĂ©rioritĂ© Ă©thique du sage face Ă  l’ignorant. 26 AT-VII-35 AT » renvoie aux Ɠuvres de Descartes, Ă©d. Charles Adam et Paul Tannery, Paris, LĂ©opold Cerf, 1897‑1909 ; réédition Vrin-CNRS, 11 vol., 1964‑1974. 27 AT-IX-48. 28 Cf. G. H. R. Parkinson, Truth Is Its Own Standard Aspects of Spinoza’s Theory of Truth », in Shahan and Biro eds., Spinoza New Perspectives, University of Oklahoma Press, 1978, p. 44, et M. Della Rocca, Representation and the Mind-Body Problem in Spinoza, Oxford University Press, 1996, p. 109. 29 Éthique II, Proposition XLI, dĂ©monstration, et Proposition XXVIII. 30 Ibid., Proposition XLI. 31 Éthique II, Proposition XVII, scolie et Proposition XLIX, scolie. 32 Éthique IV, Proposition I, dĂ©monstration et scolie. 33 Pour la distinction entre l’objet directement reprĂ©sentĂ© et l’objet indirectement reprĂ©sentĂ© par l’idĂ©e d’affection, voir Éthique II, Proposition XVI, et ses deux corollaires. 34 Éthique II, Proposition XXVIII. 35 Bien entendu, ce n’est pas par l’idĂ©e inadĂ©quate que nous pouvons savoir qu’elle s’accorde avec l’affection, c’est-Ă -dire qu’elle indique effectivement la maniĂšre dont nous sommes affectĂ©s par les choses extĂ©rieures, mais par notre connaissance adĂ©quate de l’origine et de la nature de la connaissance imaginative. 36 Cette idĂ©e est l’équivalent Ă©pistĂ©mique de la passion joyeuse. Celle-ci naĂźt d’un accord entre des individus qui se rencontrent, cet accord entre leurs natures Ă©tant cause de joie, c’est-Ă -dire d’une augmentation positive de puissance. NĂ©anmoins, cet accord et cette positivitĂ© ne sont pas suffisants pour caractĂ©riser ces individus comme des individus actifs, de mĂȘme que la positivitĂ© de l’idĂ©e inadĂ©quate et son accord fortuit » avec l’affection du corps ne sont pas suffisants pour la caractĂ©riser comme vraie. Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Marcos AndrĂ© GLEIZER, Remarques sur le problĂšme de la vĂ©ritĂ© chez Spinoza », Philonsorbonne, 5 2011, 119-135. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Marcos AndrĂ© GLEIZER, Remarques sur le problĂšme de la vĂ©ritĂ© chez Spinoza », Philonsorbonne [En ligne], 5 2011, mis en ligne le 03 fĂ©vrier 2013, consultĂ© le 28 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Droits d’auteur Tous droits rĂ©servĂ©sHaut de page
Nest-ce pas la question des politiques qui s’occupent des choses sĂ©rieuses (les clameurs de la foule) pour ne pas entendre la parole de NSJC « Je suis venu rendre tĂ©moignage Ă  la VĂ©ritĂ© ». Si la vĂ©ritĂ© n’existe pas alors tout est permisrien ne peut s’opposer Ă  l’arbitraire du plus fort ! Jean Ousset dans son livre « Pour qu’Il []
Devoir de philosophie . Douter, est-ce renoncer Ă  la vĂ©ritĂ© ? Dans l’usage courant le mot douter se rapporte Ă  une interrogation, un manque de certitude ou une mĂ©fiance quant ? la sincĂ©ritĂ© de quelque chose ou quelqu’un. Le doute revient ? admettre qu’on ne sait pas. Le verbe renoncer se rattache Ă  un abandon et un dĂ©sistement. La vĂ©ritĂ© a ici un sens plus complexe. On peut la dĂ©finir en disant que constat descriptif de la rĂ©alitĂ©. On viendra donc Ă  se demander Le doute dĂ©truit-il la vĂ©ritĂ© ? On verra tout d’abor est destructeur puis chemin de la vĂ©ritĂ©. Dans certains cas la p g itĂ© dogmatique -tre vue comme le . Par lĂ  on entend qu’elle est une affirmation considĂ©rĂ©e comme fondamentale, incontestable et intangible par une autoritĂ© politique, philosophique ou religieuse. Les premiĂšres personnes Ă  qui on pense lorsque l’on Ă©voque cela sont les fanatiques religieux. Quand on dit fanatisme, on Ă©voque obstination, entĂȘtement, croyance aveugle et acharnement sans limite. Le fanatisme nous rend sourd et compacte ce qui ne nous met dans une situation de renfermement par rapport Ă  l’extĂ©rieur et surtout vis-Ă -vis aux vis, idĂ©es ou remarques. La vĂ©ritĂ© devient abstraite car seule la notre reste vrai. CĂ©crivain français du 19Ăšme siĂšcle Victor Hugo d dit » Rien n’égale la puissance de surditĂ© volontaire des fanatismes. . par lĂ  l’écrivain appui le fait que les fanatiques ont une vision rĂ©duite de la vĂ©ritĂ©. En doutant de leurs idĂ©es religieuses tout est remit en question, voir dĂ©truit. La question a t-il un paradis oĂč l’on va aprĂšs la mort ? » peut engendrer une confusion considĂ©rable. Les croyants pourraient se poser des questions comme Pourquoi agir de telle ou telle façon si rien e nous attend aprĂšs ?. La croyance religieuse repose sur une certitude qui est la sienne et qui pour fonctionner, ne doit pas ĂȘtre douter. Cautre forme de vĂ©ritĂ© dogmatique est la superstition. La superstition se dĂ©finit comme un ensemble de croyances et de pratiques irrationnelles en contradiction avec l’ordre de la nature et la raison. C’est une relation inexplicable entre deux Ă©lĂ©ments qui ne sont pas logiques. Les gens rĂ©ellement superstitieux sont rares. Par exemple le numĂ©ro treize est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme un chiffre porte-malheur. Bien que cette superstition est idiculisĂ©e par beaucoup de personnes, certaines personnes annulent tout rendez-vous un vendredi treize. MĂȘme ceux qui ne croient pas en de telles superstitions, ne sont pas surpris lorsque pleins de malheurs se produisent un vendredi treize. Cette superstition devient donc une vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©ral incontestable qui n’a Ă©tĂ© en aucun cas dĂ©montrĂ©. La superstition religieuse existe aussi. Elle est en gĂ©nĂ©ra 2 OF s incontestable qui n’a Ă©tĂ© en aucun cas dĂ©montrĂ©. La superstition religieuse existe aussi. Elle est en gĂ©nĂ©ral plus dangereuse » que celle de fait commun comme le chiffre treize. Si cette superstition est brisĂ© » elle peut menĂ© au malheur et au dĂ©sespoir. Elle n’est elle aussi pas contestable. Le philosophe Kant dans son texte Les Maximes fondamentales de la raison accuse la superstition d’ĂȘtre un simple prĂ©jugĂ©. Pour lui la superstition a renoncĂ© ? faire un usage proprement rationnel de sa raison. Le philosophe conseil de ne pas s’enfermer dans sa logique qui n’est peut ĂȘtre pas la bonne. Dans les deux cas Ă©voquĂ©s le doute de la vĂ©ritĂ© est dĂ©vastateur. Il dĂ©truit une vĂ©ritĂ© qui est dite incontestable h. De ce fait elle disparaĂźt. Le doute n’est pas un renoncement Ă  la vĂ©ritĂ©, c’est au contraire une façon de le chercher. Platon affirmait que l’origine de la philosophie est l’étonnement, c’est-Ă -dire cette attitude qui consiste Ă  s’interroger, Ă  ne pas se satisfaire des rĂ©ponses toutes faites et des opinions. Le philosophe ne possĂšde pas la vĂ©ritĂ©, il la recherche. Certains philosophes comme Socrate par exemple pense que la reconnaissance de sa propre ignorance est la condition pour trouver la vĂ©ritĂ©. Le doute permet de trouver la vĂ©ritĂ© lorsqu’on parle d’illusion par exemple. ne illusion est une pparence trompeuse, une perception fausse, un jugement erronĂ©,
 Le philosophe Platon parle de cell 3 OF s une perception fausse, un jugement erroné . Le philosophe Platon parle de celle-ci dans le texte La RĂ©publique. Dans l’extrait du mythe de la caverne, Platon met en scĂšne des prisonniers ligotĂ©s de tel sorte qu’il tourne le dos Ă  la lumiĂšre et qu’ils ne voient que des ombres, sans savoir ce qu’elles sont. Ils sont par la suite libĂ©rĂ©. Les prisonniers souffrent d’éblouissement, d’excĂšs de lumiĂšre et de traumatisme. Finalement les sujets sont forcĂ©s e sortir physiquement et mentalement de la caverne. Une fois dehors ils s’habltuent Ă  la lumiĂšre. Grace une la rĂ©flexion et au doute, ils se rendent compte de l’illusion dont ils ont Ă©tĂ©s victimes. Ces hommes Ă©taient prisonniers des apparences car ils ne remettaient pas en doute ce qu’ils voyaient. Le doute relativement Ă  la connaissance est alors dĂ©fini comme le contraire de l’adhĂ©sion donnĂ© sans preuve Ă  une idĂ©e, le doute est le recul nĂ©cessaire de la rĂ©flexion pour s’habituer Ă  la lumiĂšre de la raison. Le doute progressif s’applique aux vĂ©ritĂ©s scientifiques. Celles-ci e sont pas seulement provisoires, elles font l’objet d’un questionnement permanent dans le but de les remettre en question et de les tester. Les savants partent toujours du principe que leurs thĂ©ories sont peut-ĂȘtre fausses et qu’ils doivent les renforcer en les soumettant Ă  des nouvelles expĂ©riences ou en les exposant Ă  d’autres thĂ©ories concurrentes. De ce point de vue, la vĂ©ritĂ© ne peut 4 OF S expĂ©riences ou en les exposant Ă  d’autres thĂ©ories concurrentes. De ce point de vue, la vĂ©ritĂ© ne peut jamais ĂȘtre dĂ©finitive au sens ou, si certaines thĂ©ories sont considĂ©rĂ©es comme vraies car on a pas montrĂ© qu’elles Ă©taient fausses, il n’en reste pas moins que le savoir absolu n’est pas atteint et que le progrĂšs de la connaissance en gĂ©nĂ©ral est susceptible d’aboutir a une remise en cause de que l’on considĂ©rait jusque lĂ  comme vrai. Selon Descartes l’idĂ©e devient vrais » lorsqu’elle est soumise ? l’examen du doute. A travers ce doute on dĂ©crypte un secret, on dĂ©couvre une rĂ©alitĂ© cachĂ©. Quand une vĂ©ritĂ© est dĂ©couverte elle prend son sens, sa puissance. Grace Ă  ces deux cas on voit que le doute peut ĂȘtre la dĂ©marche de la vĂ©ritĂ©. AprĂšs avoir vue le caractĂšre destructeur du doute sur la vĂ©ritĂ© et le contraire, son caractĂšre progressif on peut en conclure que la vĂ©ritĂ© Ă©voque une notion de dĂ©passement. Son cote dogmatique ne s’applique qu’à une toute petite partie de la population, alors que le doute qui nous mĂšne Ă  la vĂ©ritĂ© nous concerne tous. Mais la vĂ©ritĂ© est surtout en mouvement. Les philosophes Bachelard et Hegel pense tous les deux que la vĂ©ritĂ© n’est ni dĂ©finitive ni absolue. Elle a un caractĂšre inĂ©puisable , on peut toujours rajouter Ă  celle-ci. Elle est rectifiable de façon permanente. S OF s
Ilimporte sans doute que nos idĂ©es augmentent notre puissance d'agir; mais le pragmatisme a tort de faire du succĂšs une rĂšgle du vrai. Cette rĂšgle, il faut la chercher, au contraire, dans l'art de la preuve*. Il n'y a pas de vĂ©ritĂ© sans vĂ©rification*. 2. ï»żRĂ©sumĂ© Aujourd’hui, suite et fin de la semaine d'expĂ©dition en classe de Terminale par les Chemins de la philosophie en compagnie de Marie Perret. avec Marie Perret professeur au lycĂ©e Richelieu Ă  Rueil-Malmaison.En savoir plus Avec Marie Perret, concevez la dissertation de philosophie comme un parcours ludique et passionnant par lequel on s’approprie une question aux premiers abords Ă©crasante. Pour afficher ce contenu Scribd, vous devez accepter les cookies Mesure d' cookies permettent d’obtenir des statistiques d’audience sur nos offres afin d’optimiser son ergonomie, sa navigation et ses contenus. Extrait- Douze hommes en colĂšre, film de Sidney Lumet 1957 Lectures- Sextus Empiricus, Esquisses pyrrhoniennes, Livre I, § 59-61, in Les Sceptiques grecs, trad. Dumont, 1996, p. 55-56 - Einstein et Infeld, L'Évolution des idĂ©es en physique, Flammarion, Champs, 1982, p. 34-35 RĂ©fĂ©rence musicale- Jean Bertola, Le sceptique Marie Perret, professeur au lycĂ©e Richelieu de Rueil-Malmaison Emission en partenariat avec Le Monde-Campus . . Peuton hair la raison? :rolleyes: Peut-on soutenir : " A chacun sa vĂ©ritĂ©?" :rolleyes: L'obĂ©issance n'est pas nĂ©cessairement esclavage, SPINOZA. :sniff Jeux qui pourront m'aider :rolleyes: L'obĂ©issance n'est pas nĂ©cessairement esclavage, SPINOZA. :sniff Jeux qui pourront m'aider Deux fois par mois, Le Devoir lance Ă  des passionnĂ©s de philosophie et d’histoire des idĂ©es le dĂ©fi de dĂ©crypter une question d’actualitĂ© Ă  partir des thĂšses d’un penseur marquant. La gouverneure gĂ©nĂ©rale du Canada, Julie Payette, a créé un certain Ă©moi l’automne dernier lorsqu’elle a mis en opposition science et religion en se disant Ă©tonnĂ©e que l’on soit encore en train de nous demander si la vie est le rĂ©sultat d’une intervention divine ou si elle rĂ©sulte d’un processus naturel ou alĂ©atoire ». Ceux qui ont dĂ©noncĂ© ces propos ont chacun Ă  leur façon soutenu qu’il n’y avait pas d’opposition entre science et religion et que ces deux domaines Ă©taient plutĂŽt complĂ©mentaires. Qu’en aurait pensĂ© le philosophe britannique Bertrand Russell 1872-1970 ? MathĂ©maticien, scientifique, homme politique, romancier et libre-penseur, Bertrand Russell est l’un des plus brillants intellectuels du XXe siĂšcle. Il est surtout connu pour son cĂ©lĂšbre argument de la thĂ©iĂšre » par lequel il rĂ©fute les arguments en faveur de l’existence de Dieu voir l’encadrĂ©. Russell se dĂ©clarait philosophiquement agnostique — parce que la science ne peut ni prouver ni rĂ©futer certaines croyances religieuses — mais athĂ©e en pratique, parce qu’on ne peut croire qu’en ce qui est dĂ©montrĂ© par la science. Photo Pedro Ruiz Le Devoir Daniel Baril Critique virulent de la religion, Russell affirme, dans Religion and Science 1935, qu’ un credo religieux diffĂšre d’une thĂ©orie scientifique en ce qu’il prĂ©tend exprimer la vĂ©ritĂ© Ă©ternelle et absolument certaine, tandis que la science garde un caractĂšre provisoire [
]. La science nous incite donc Ă  abandonner la recherche de la vĂ©ritĂ© absolue, et Ă  y substituer ce qu’on peut appeler la vĂ©ritĂ© “technique”, qui est le propre de toute thĂ©orie permettant de faire des inventions ou de prĂ©voir l’avenir ». À la lumiĂšre de cet extrait, science et religion ne sont pas complĂ©mentaires mais plutĂŽt en compĂ©tition pour la recherche de la vĂ©ritĂ©. La vĂ©ritĂ© technique » dont parle Russell est celle issue de thĂ©ories vĂ©rifiĂ©es par des expĂ©riences reproductibles et qui nous permet de comprendre notre environnement et d’agir sur lui. Pour le philosophe, le credo religieux » relĂšve des faiblesses de l’esprit humain alors que la dĂ©marche scientifique relĂšve de ses forces. Le conflit entre science et religion repose donc sur des questions essentielles, comme l’origine et l’évolution de la vie auxquelles fait rĂ©fĂ©rence Julie Payette. Si certaines Églises ont fini par abandonner des croyances mythologiques comme l’existence historique d’Adam et Ève, c’est en espĂ©rant garder la citadelle intacte » sur ce qui est fondamental, avance Russell. Les comment et les pourquoi Ceux qui considĂšrent que science et religion sont complĂ©mentaires soutiennent souvent que la science rĂ©pond aux comment » alors que la religion rĂ©pond aux pourquoi ». La science nous dirait comment les choses fonctionnent et la religion nous dirait pourquoi ça arrive. Cet argument ne tient pas dans la perspective russellienne. Toute connaissance accessible doit ĂȘtre atteinte par des mĂ©thodes scientifiques, Ă©crit-il. Et ce que la science ne peut pas dĂ©couvrir, l’humanitĂ© ne peut pas le connaĂźtre. » Si la religion n’apporte pas de connaissance, elle ne rĂ©pond donc ni aux comment ni aux pourquoi. Le physicien français Jean Bricmont a d’ailleurs dĂ©moli cet argument des rĂ©ponses spĂ©cifiques Ă  chacune. Selon sa dĂ©monstration, la distinction entre comment et pourquoi est une fausse dichotomie puisque les seuls pourquoi auxquels nous pouvons raisonnablement apporter une rĂ©ponse sont en fait des comment. Il s’agit de la version moderne de l’illusion mĂ©taphysique Ă  laquelle s’était attaquĂ© Emmanuel Kant en montrant qu’une croyance qui prĂ©tend ĂȘtre un savoir devient une illusion. Si les croyances religieuses peuvent aider Ă  donner un sens Ă  la vie, il n’existe aucun moyen de tester ces rĂ©ponses qui peuvent varier Ă  l’infini. Si n’importe quelle rĂ©ponse est possible, cela Ă©quivaut Ă  une absence de rĂ©ponse. Ces rĂ©ponses ne complĂštent pas les inconnues de la science puisqu’elles ne se situent pas sur le plan des connaissances scientifiques. Il n’y a donc pas plus de complĂ©mentaritĂ© entre science et religion lorsqu’on aborde la relation sous l’angle des pourquoi et des comment. Les rĂ©ponses fiables aux comment sont ce que Russell appelle les vĂ©ritĂ©s techniques ». Le NOMA Si la science et la religion constituent deux sphĂšres diffĂ©rentes, on pourrait soutenir qu’elles peuvent tout de mĂȘme cohabiter sans conflit si elles n’empiĂštent pas l’une sur l’autre. C’est la position du NOMA Non-Overlapping Magisteria, ou non-recouvrement des magistĂšres, pour employer l’expression du palĂ©ontologue Stephen Jay Gould. LĂ  encore Russell ne serait pas d’accord. Pour le philosophe, non seulement la religion n’est pas complĂ©mentaire Ă  la science, mais elle lui est grandement nuisible. Il avance notamment les exemples du procĂšs contre GalilĂ©e et le rejet de la thĂ©orie de l’évolution, deux conflits majeurs dans la recherche de la vĂ©ritĂ© » et qui sont toujours d’actualitĂ©. Lorsque Stephen Hawking, par exemple, dĂ©clarait qu’ il n’est nul besoin d’invoquer Dieu pour qu’il allume la mĂšche et fasse naĂźtre l’Univers », le pape François rĂ©cupĂ©rait et dĂ©formait grossiĂšrement les thĂ©ories de la physique quantique en soutenant que le big bang ne contredit pas l’intervention divine de Dieu mais la requiert ». Concernant l’évolution, les croyances religieuses constituent toujours un obstacle pour faire accepter cette thĂ©orie explicative, comme l’a dĂ©plorĂ© Julie Payette. MĂȘme si Jean-Paul II a reconnu que cette thĂ©orie est plus qu’une hypothĂšse », les religions la rĂ©cupĂšrent et la dĂ©naturent en soutenant que Dieu a voulu que les choses soient ainsi. On pourrait ajouter les exemples de transfusion sanguine et de vaccination refusĂ©es au nom de croyances religieuses. Pour Russell, la science est toujours sortie victorieuse de ces conflits avec la religion, et ce, pour le plus grand bien de l’humanitĂ©. LĂ  oĂč des questions pratiques Ă©taient en jeu comme pour la sorcellerie et la mĂ©decine, Ă©crit-il, la science a prĂŽnĂ© la diminution des souffrances, tandis que la thĂ©ologie a encouragĂ© la sauvagerie naturelle de l’homme. La diffusion de la mentalitĂ© scientifique, par opposition Ă  la mentalitĂ© thĂ©ologique, a incontestablement amĂ©liorĂ© jusqu’ici la condition humaine. » Science et religion ne sont donc pas deux magistĂšres sĂ©parĂ©s ; la religion empiĂšte inĂ©vitablement sur les platebandes de la science dans ses prĂ©tentions Ă  la vĂ©ritĂ©. Il subsiste toutefois un domaine oĂč science et religion ne sont pas en conflit, selon Russell celui de l’ Ă©motion mystique », ou Ă©tat d’esprit religieux ». Bien que la science demeure pour lui la seule mĂ©thode pour parvenir Ă  la connaissance, il reconnaĂźt la valeur des expĂ©riences qui [dans le domaine des Ă©motions] ont donnĂ© naissance Ă  la religion. Par suite de leur association Ă  de fausses croyances, elles ont fait autant de mal que de bien ; libĂ©rĂ©es de cette association, on peut espĂ©rer que le bien seul restera ». Russell estimait donc que les institutions religieuses et leurs credo thĂ©ologiques pourraient en venir Ă  disparaĂźtre face aux succĂšs de la science et que seul subsisterait l’ esprit religieux » qui leur a donnĂ© naissance et qui est porteur d’une vĂ©ritable sagesse ». L’esprit religieux et mĂȘme la piĂ©tĂ© religieuse » dont parle le philosophe se caractĂ©risent par l’amour de l’humanitĂ© et la confiance en ses capacitĂ©s et en son avenir. Cette Ă©thique guidĂ©e par la raison et inspirĂ©e par la compassion envers ses semblables est ce que l’on appelle aujourd’hui l’idĂ©al de l’humanisme laĂŻque. Bref, la rĂšgle d’or qui devrait nous guider en tout temps et en tout lieu. Ignorance et relativisme PrĂšs de 50 ans aprĂšs la mort de Russell et malgrĂ© l’avancĂ©e fulgurante des connaissances scientifiques, on peut s’étonner du retour de la religion dans la sociĂ©tĂ©. Pour Russell, la religion est d’abord et avant tout fondĂ©e sur la crainte de ce qui est mystĂ©rieux, crainte de l’échec, crainte de la mort », autant de craintes soutenues par l’ignorance. Il a de ce fait dĂ©laissĂ© les causes biologiques des Ă©motions et autres habiletĂ©s Ă  l’origine de l’ esprit religieux » et de la compassion. Ces causes naturelles ne disparaissent pas avec l’avancement des connaissances. Son diagnostic peut nĂ©anmoins ĂȘtre appliquĂ© au retour du religieux le fait que la science invalide les croyances thĂ©ologiques peut susciter angoisse et crainte chez le mortel. Pour Ă©viter la dissonance cognitive qui en rĂ©sulte, l’esprit du croyant rĂ©agit en se rĂ©fugiant dans le relativisme, oĂč science et croyance ont la mĂȘme valeur, confortĂ© en cela par les philosophes postmodernistes. L’argument de la thĂ©iĂšre Si je suggĂ©rais qu’entre la Terre et Mars se trouve une thĂ©iĂšre de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j’aie pris la prĂ©caution de prĂ©ciser que la thĂ©iĂšre est trop petite pour ĂȘtre dĂ©tectĂ©e par nos plus puissants tĂ©lescopes. Mais si j’affirmais que, comme ma proposition ne peut ĂȘtre rĂ©futĂ©e, il n’est pas tolĂ©rable pour la raison humaine d’en douter, on me considĂ©rerait aussitĂŽt comme un illuminĂ©. Cependant, si l’existence de cette thĂ©iĂšre Ă©tait dĂ©crite dans des livres anciens, enseignĂ©e comme une vĂ©ritĂ© sacrĂ©e tous les dimanches et inculquĂ©e aux enfants Ă  l’école, alors toute hĂ©sitation Ă  croire en son existence deviendrait un signe d’excentricitĂ© et vaudrait au sceptique les soins d’un psychiatre Ă  une Ă©poque Ă©clairĂ©e, ou de l’Inquisiteur en des temps plus anciens. » Is there a God ?, 1952 Des commentaires ? Écrivez Ă  Robert Dutrisac rdutrisac Pour lire ou relire les anciens textes du Devoir de philo. À voir en vidĂ©o 29Celaoblige Ă  distinguer deux espĂšces de savoir : le savoir Plus je sais et le savoir Plus je ne sais pas, celui dont on peut seulement dire qu’il y a savoir et qui le dit.Cette distinction entre deux types de savoir – le savoir auquel le Je sais peut s’ajouter et le savoir auquel le Je sais ne peut pas s’ajouter – rend nĂ©cessaire, comme mĂ©diation, comme lien, la fonction du
403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID k_6L7HPH8EHg6bbFBfwAS8UtdbbeEVoUsXJG4bVFSr4Apx1v0feMTQ==
29En clinique, s’appuyer sur un savoir se rattachant Ă  des thĂ©ories psychologiques qui font valeur de vĂ©ritĂ© (tant qu’elles ne sont pas rĂ©futĂ©es) est un point de vue dualiste, qui considĂšre le sujet d’un cĂŽtĂ© et ce que l’on peut en comprendre de l’autre.
VIE QUOTIDIENNE 19 fĂ©vrier 2018 Il existe probablement plus de nuances de mensonges que de nuances de gris, et beaucoup de gens les considĂšrent juste comme des interprĂ©tations lĂ©gĂšrement diffĂ©rentes de la vĂ©ritĂ©. Certains petits mensonges sont simplement des phrases polies, banales, ou juste ce que l'autre personne a besoin ou s'attend Ă  entendre. Certains sont des moyens de dire non », sans passer pour une personne horrible, ou sans blesser les sentiments de l’ diverses raisons, nous pouvons choisir de modifier les faits et de ne pas dire toute la vĂ©ritĂ©. Dans la plupart des cas, c'est ce que nous choisissons de faire pour nous Ă©viter - ou pour Ă©viter Ă  quelqu'un d'autre - une douleur inutile, de l'inconfort, du stress, des explications maladroites ou des rĂ©actions communication honnĂȘte et la confiance mutuelle sont les Ă©lĂ©ments fondamentaux d'une relation, mais parfois, dire la vĂ©ritĂ© est impoli ou blessant, et peut vous causer des ennuis. Voici 8 exemples oĂč vous devriez envisager d'Ă©viter de dire la vĂ©ritĂ© ou d'en formuler une version diffĂ©rente. 1. Quand votre amoureux veut savoir si vous avez dĂ©jĂ  aimĂ© quelqu'un plus que lui/elleMĂȘme si vous avez acceptĂ© d'ĂȘtre complĂštement honnĂȘte l’un envers l’autre, et que vous aimeriez tous les deux connaĂźtre quelques informations sur vos ex, allez-y doucement. Les passions volcaniques et les feux d'artifice de sentiments n'ont pas besoin d'ĂȘtre mentionnĂ©s, parce que rien n’est pire pour votre moitiĂ© que d'entendre, ou de supposer, qu'il ou elle n’est pas aussi bien que quelqu'un d'autre. Cela peut non seulement avoir un impact nĂ©gatif sur son humeur, son estime et sa confiance en lui, mais cela peut Ă©galement nuire Ă  votre relation et ĂȘtre potentiellement trĂšs Lund / 2. Quand vous ĂȘtes dĂ©terminĂ© Ă  mettre fin Ă  une relation toxiqueAccepter le fait que cela ne marchera jamais et prendre la dĂ©cision de mettre fin Ă  une relation toxique est difficile, et trouver le courage et la force de s'en sortir et d'aller de l'avant l'est encore plus. Quelle que soit la maniĂšre d’y mettre fin, ce ne sera certainement pas facile, mais pourquoi crĂ©er un parcours du combattant, ou ajouter plus de drame lĂ  oĂč vous n'en avez absolument pas besoin ?La meilleure option est peut-ĂȘtre de sortir tranquillement d'une relation misĂ©rable et Ă©puisante, sans aucune discussion ni avertissement, mĂȘme si cela signifie que vous devez mentir et prĂ©parer secrĂštement une voie de secours. Les personnes toxiques ont tendance Ă  ĂȘtre trĂšs manipulatrices et agressives sur le plan Ă©motionnel, avec une variĂ©tĂ© de tours dans leur manche pour vous faire rester ou vous faire changer d’avis. En plus des Ă©ventuelles promesses vides dont vous ĂȘtes probablement dĂ©jĂ  fatiguĂ©e, c'est certainement la derniĂšre chose dont vous avez besoin si vous voulez vraiment briser ce cycle dangereux. 3. Lorsque vous avez besoin d'un compliment encourageantParfois, les efforts et le temps investis devraient ĂȘtre Ă©valuĂ©s sĂ©parĂ©ment du rĂ©sultat, particuliĂšrement dans une relation. Ainsi, alors que les critiques n'apporteront sĂ»rement rien Ă  votre relation, un compliment peut ĂȘtre utile. Par exemple, lorsque votre partenaire prĂ©pare un petit-dĂ©jeuner ou un dĂźner romantique, vous devriez dire que c'est dĂ©licieux, mĂȘme si ce n'est pas tout Ă  fait votre petite amie vous demande si vous aimez sa tenue ou sa nouvelle coupe de cheveux, il est plus logique de la complimenter, surtout qu’elle peut difficilement changer de coiffure ou de vĂȘtements. Ce sont des petits mensonges plutĂŽt inoffensifs, des maniĂšres de dire quelque chose de gentil pour stimuler la confiance en soi. De toute façon, vous aimez cette personne, quelle que soit sa coiffure. Non ? fizkes / Lorsque vous planifiez une surpriseIl est difficile d'expliquer pourquoi les gens ont tendance Ă  ĂȘtre curieux ou Ă  vous surprendre systĂ©matiquement lorsque vous prĂ©parez une surprise pour eux. C'est pourquoi quelque chose d'aussi simple et d’innocent peut vous amener Ă  mentir ou Ă  dĂ©former la vĂ©ritĂ© afin de ne pas gĂącher tout le plaisir. Heureusement, cela peut faire ressortir votre talent d'acteur, et tout avouer par la suite pourra crĂ©er des souvenirs dont vous pourrez tous les deux Quand la vĂ©ritĂ© peut tuer l'estime de soiVotre partenaire a peut-ĂȘtre beaucoup essayĂ©, mais a Ă©chouĂ©, ou bien continue Ă  essayer mĂȘme si les choses ne vont pas trĂšs bien. La personne n'a pas besoin d’ĂȘtre pointĂ©e du doigt, mĂȘme pour plaisanter, mais votre soutien, votre motivation et vos encouragements sont trĂšs importants, mĂȘme si vous devez un peu modifier la rĂ©alitĂ© pour rendre les choses moins dures et moins dĂ©cevantes. Aider quelqu'un Ă  croire en lui et Ă  construire sa confiance commence souvent par quelque chose d'aussi simple que de reconnaĂźtre l’effort qu'il a fait et de le complimenter au lieu de se concentrer sur ses Gribtsova / Lorsque vous trouvez quelqu'un d'autre vraiment sexy ou attirantMontrer suffit Ă  alimenter la jalousie, mais si votre partenaire commence Ă  vous poser des questions Ă  ce sujet, vous risquez de vous trouver dans une situation problĂ©matique. Dans ce cas, jeter de l'huile sur le feu n'a aucun sens. Un non » ou un rire est probablement la meilleure option. Une personne peut certainement ressembler Ă  un champion de fitness ou Ă  une reine de beautĂ©, mais regarder son corps ou flirter avec elle lors d'une fĂȘte est un bref moment passager, alors que rendre votre partenaire jaloux est susceptible d'avoir un effet nĂ©gatif Ă  long terme. 7. Quand vous rompez avec une bonne personneParfois, malgrĂ© toutes les qualitĂ©s d'une personne, l'amour n'est pas au rendez-vous. Si vous avez l'impression que votre relation ne fonctionne pas, il est logique d'y mettre fin. La façon la plus banale de rompre est de blĂąmer votre partenaire, mais si vous ne voulez pas le laisser espĂ©rer que votre relation puisse ĂȘtre "rĂ©parĂ©e", il est plus judicieux de dire que la sĂ©paration est prĂ©fĂ©rable pour vous deux. Et c'est aussi plus agrĂ©able que de mentir en disant Ă  quel point vous l' Guillem / 8. Quand il ne s’agit pas de votre secretÊtre le gardien des secrets d'une autre personne est une mission qui doit ĂȘtre prise au sĂ©rieux. Les dĂ©tails de la vie privĂ©e de quelqu'un, que vous auriez accidentellement dĂ©couverts, ne valent pas la peine d'ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©s ; c'est tout simplement inappropriĂ©. RĂ©pondre Je ne sais pas » ou Je ne me souviens pas » lorsqu'on vous interroge est l'un des types de mensonges les plus courants. C'est aussi le cas lorsque vos amis mentent ou inventent une histoire et vous demandent de la plupart des petits mensonges font plus de bien que de mal, sauvant une situation ou Ă©vitant un moment gĂȘnant - Ă  moins qu'ils puissent avoir un effet Ă  long terme -, vous obligeant Ă  continuer de mentir pour couvrir votre mensonge original. Pouvez-vous penser Ă  d'autres exemples oĂč la vĂ©ritĂ© n'est pas la meilleure rĂ©ponse ? Faites-nous part de vos remarques dans les commentaires !À LIRE AUSSI Si vous croyez Ă  ces 5 stĂ©rĂ©otypes sur l’amour, votre relation amoureuse est en danger
RĂ©ponse(1 sur 28) : Le philosophe disait que "la vĂ©ritĂ© est un pays sans chemin". Mais il n'a jamais dit que la VĂ©ritĂ© n'existait pas. S'il avait raison, il ne nous reste qu'Ă  la trouver sans compter sur un itinĂ©raire (religion, science, parti politique, etc.). Ou peut-ĂȘtre rĂ©agissait-il
La vĂ©ritĂ© est l'adĂ©quation entre la pensĂ©e et la rĂ©alitĂ©. La mĂ©thode pour l'Ă©tablir est la dĂ©monstration. Toutefois, il faut se demander si la vĂ©ritĂ© est unique et quelle est sa valeur. IDĂ©finition de la vĂ©ritĂ© La vĂ©ritĂ© est d'abord une Ă©vidence dans le sens oĂč elle est l'adĂ©quation d'un discours ou d'une reprĂ©sentation et d'un objet on ne peut douter de ce que l'on voit. Par ailleurs, la vĂ©ritĂ© est toujours un jugement. On ne dira pas d'un arbre existant qu'il est vrai, mais qu'il est rĂ©el. À l'inverse, on dit qu'il est vrai qu'il s'agit d'un chĂȘne dans ce cas, c'est bien le jugement sur l'arbre qui peut ĂȘtre vrai ou faux. On remarque que le faux est tout ce qui ne correspond pas au vrai L'erreur est l'absence du vrai. L'indice le plus certain de l'erreur est la contradiction, comme l'explique Leibniz on ne peut soutenir que quelque chose est blanc et noir "en mĂȘme temps et sous le mĂȘme rapport". L'impĂ©ratif de non-contradiction dĂ©coule du principe d'identitĂ© du rĂ©el Ă  lui-mĂȘme une pomme est une pomme, un homme est un homme, et le vrai doit demeurer le vrai. Le mensonge est la dissimulation du vrai. L'illusion trompe, elle donne une fausse image du vrai. Dans les trois cas de l'erreur, du mensonge et de l'illusion, le jugement faux s'oppose au jugement vrai. Enfin, la vĂ©ritĂ© se reconnaĂźt Ă  la certitude qui l'accompagne lorsque l'on Ă©nonce une vĂ©ritĂ©, on est sĂ»r de soi. Cependant, si la certitude accompagne la vĂ©ritĂ©, elle ne la constitue pas. En effet, on pourrait simplement manquer de raisons de douter d'une illusion. On peut confondre un serpent avec une corde. On ne "doute pas" alors, au sens fort du mot, qu'il s'agit bien d'une corde. Toutefois, si le serpent bouge ou si l'on se rapproche, on rĂ©alise alors qu'il s'agit d'un serpent, quand bien mĂȘme on Ă©tait persuadĂ© du contraire. Ainsi, la certitude n'est pas seulement l'absence du doute, mais la claire conscience du vrai. La vĂ©ritĂ© peut ĂȘtre une Ă©vidence, un jugement ou une certitude, mais on se rend compte qu'il faut une preuve pour dĂ©finir le vrai. Il faut faire appel Ă  un raisonnement. IILa dĂ©monstration pour Ă©tablir la vĂ©ritĂ© ALe rĂŽle de la dĂ©monstration Pour s'assurer de la vĂ©ritĂ© de ce que l'on pense, il importe de pouvoir justifier ce que l'on dit. En ce sens, la dĂ©monstration peut jouer le rĂŽle de modĂšle dans l'Ă©laboration de la vĂ©ritĂ©. Au sens large, la notion de dĂ©monstration se rapporte Ă  tout type de preuve qu'une personne peut fournir pour appuyer ce qu'elle avance. Elle peut donc avoir le sens de justification. Dans Essais de ThĂ©odicĂ©e justification de Dieu, Leibniz dĂ©veloppe une immense dĂ©monstration dans le domaine thĂ©ologique c'est-Ă -dire, dans les religions monothĂ©istes, relatif Ă  Dieu. Si, par exemple, on dit "Dieu est bon", on doit aussi prouver que ce que Dieu choisit de crĂ©er est le "meilleur". Ainsi, il faut prouver que Dieu existe ce que fait le philosophe et qu'il choisit toujours le bien. On se heurte alors au problĂšme du mal pourquoi Dieu permet-il Ă  l'homme de faire de mauvais choix ? Avec la dĂ©monstration, l'argumentation rebondit toujours. BLes diffĂ©rents types de dĂ©monstrations Dans un raisonnement inductif, c'est-Ă -dire dans une induction, on part d'observations pour Ă©tablir une conclusion dont la vĂ©ritĂ© est probable. Par exemple, si l'on dit que tous les corbeaux observĂ©s jusqu'Ă  prĂ©sent sont noirs, on en tire la conclusion que tous les corbeaux sont noirs. Cette conclusion n'est que probable il se peut qu'un jour on rencontre un corbeau blanc. La dĂ©duction suit le cheminement inverse partant de prĂ©misses gĂ©nĂ©rales, elle les applique Ă  un cas particulier. Ainsi, dans une dĂ©duction, si les prĂ©misses sont vraies, alors la conclusion est nĂ©cessairement vraie. Ce qui diffĂ©rencie l'induction de la dĂ©duction, c'est donc le lien Ă©tabli entre les prĂ©misses c'est-Ă -dire la proposition admise sur laquelle on base le raisonnement et la conclusion. Aristote a dĂ©fini le syllogisme comme le modĂšle du raisonnement dĂ©monstratif. Le syllogisme est un raisonnement formel qui Ă©tablit une conclusion nĂ©cessaire dĂ©duite Ă  partir des prĂ©misses. Un syllogisme se fait en trois Ă©tapes une prĂ©misse majeure, une prĂ©misse mineure, et une conclusion qui se dĂ©duit des deux prĂ©misses. La formule suivante est un syllogisme classique tous les hommes sont mortels prĂ©misse majeure ; or, Socrate est un homme prĂ©misse mineure ; donc Socrate est mortel conclusion. La notion de dĂ©monstration connaĂźt aussi un usage plus restreint il s'agit de la dĂ©monstration telle qu'elle est pratiquĂ©e dans les mathĂ©matiques. La dĂ©monstration mathĂ©matique est une forme de raisonnement caractĂ©risĂ©e par le fait qu'elle se prĂ©sente comme un systĂšme dont toutes les propositions sont dĂ©montrĂ©es et cohĂ©rentes entre elles. Plus prĂ©cisĂ©ment, la dĂ©monstration est une forme de raisonnement qui tire des conclusions Ă  partir de prĂ©misses points de dĂ©part du raisonnement selon des modalitĂ©s strictes. Les rĂ©sultats de la dĂ©monstration sont nĂ©cessaires ils ont Ă©tĂ© prouvĂ©s Ă  l'intĂ©rieur du systĂšme. CLes limites de la dĂ©monstration 1Les limites de la dĂ©duction et de l'induction Le syllogisme peut ĂȘtre dĂ©tournĂ© pour constituer des faux raisonnements les sophismes et les paralogismes. Ce sont des raisonnements qui ont l'apparence de la validitĂ© mais qui ne sont en fait pas valides logiquement. Les prĂ©misses sont vraies, mais la conclusion ne l'est pas. Sophisme Le sophisme est un raisonnement qui, partant de prĂ©misses vraies et obĂ©issant aux rĂšgles de la logique, aboutit Ă  une conclusion la piĂšce RhinocĂ©ros d'EugĂšne Ionesco, un sophisme cĂ©lĂšbre dans lequel le logicien dit au vieux monsieur "Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat." Paralogisme Le paralogisme, lui, est un raisonnement dont le dĂ©part est faux mais qui apparaĂźt comme rigoureux."Tous les chats ont cinq pattes. Gros-Minou est un chat. Donc Gros-Minou a cinq pattes." 2Les axiomes mathĂ©matiques Axiome Un axiome dĂ©signe une vĂ©ritĂ© indĂ©montrable qui doit ĂȘtre admise comme vraie. Les axiomes constituent la limite de la dĂ©monstration ils ne peuvent pas ĂȘtre dĂ©montrĂ©s. RenĂ© Descartes souligne que les axiomes sont immĂ©diatement connus par l'esprit leur vĂ©ritĂ© se voit d'elle-mĂȘme. Ce sont donc des Ă©vidences, des "intuitions". On parle ici d'intuition intellectuelle, c'est-Ă -dire l'acte par lequel l'esprit saisit immĂ©diatement, sans intermĂ©diaire, le vrai. Comme saisie immĂ©diate du vrai, l'intuition n'a besoin ni d'ĂȘtre dĂ©montrĂ©e ni d'ĂȘtre prouvĂ©e par l'expĂ©rience. On ne voit pas comment on pourrait dĂ©montrer les axiomes eux-mĂȘmes, Ă©tant donnĂ© que les axiomes sont les principes les plus Ă©lĂ©mentaires d'une thĂ©orie. Qu'est-ce qui permet alors d'affirmer la vĂ©ritĂ© des axiomes si on ne peut pas les dĂ©montrer ?En tant que principes les plus Ă©lĂ©mentaires d'une thĂ©orie, les axiomes n'ont pas Ă  ĂȘtredĂ©montrĂ©s. Il importe de dĂ©terminer ce qui permet d'en affirmer la vĂ©ritĂ©. Pour cela, on peut s'appuyer sur les deux ordres de connaissance de Blaise Pascal. Dans les PensĂ©es, Pascal assure qu'il est possible de distinguer deux ordres de connaissance la voie de la raison et la voie du cƓur le cƓur fournit les premiers principes, et la raison dĂ©montre par la suite des propositions Ă  partir d'eux. Ces deux modes d'accĂšs au vrai garantissent la certitude. 3La relativitĂ© Une vĂ©ritĂ© peut n'ĂȘtre vraie ou juste que dans un certain cadre. Il faut tenir compte de la relativitĂ©, c'est-Ă -dire la dĂ©pendance de l'ensemble des Ă©noncĂ©s Ă  l'Ă©gard d'un systĂšme d'axiomes donnĂ©. L'histoire des mathĂ©matiques montre que ces premiers principes qui semblaient Ă©vidents en eux-mĂȘmes se sont rĂ©vĂ©lĂ©s partiellement faux. L'idĂ©e que "le tout est plus grand que la partie" semble Ă©vidente. En rĂ©alitĂ©, dans le cas d'une partie infinie d'un ensemble infini, cela n'est pas vrai. De la mĂȘme maniĂšre, les axiomes de la gĂ©omĂ©trie euclidienne ne sont plus absolus. La gĂ©omĂ©trie euclidienne part du postulat que par un point extĂ©rieur Ă  une droite, on peut faire passer une unique parallĂšle Ă  cette droite ». Toutefois Selon la gĂ©omĂ©trie de Riemann, par un point extĂ©rieur Ă  une droite, on ne peut faire passer aucune parallĂšle Ă  cette droite. Selon la gĂ©omĂ©trie de Lobatchevski, par un point extĂ©rieur Ă  une droite, on peut faire passer une infinitĂ© de parallĂšles Ă  cette droite. Cette dĂ©couverte de la dĂ©pendance des vĂ©ritĂ©s mathĂ©matiques Ă  leur cadre thĂ©orique donne lieu au dĂ©veloppement de divers systĂšmes axiomatiques. Ainsi, on considĂšre qu'une vĂ©ritĂ© dĂ©montrĂ©e ne l'est qu'Ă  l'intĂ©rieur du systĂšme thĂ©orique particulier au sein duquel elle est insĂ©rĂ©e. Le choix du cadre thĂ©orique ne dĂ©pendra plus dĂšs lors de son caractĂšre vrai ou faux, mais de sa pertinence ou de son utilitĂ© quant Ă  ce qui est Ă  dĂ©montrer. C'est ce que souligne le mathĂ©maticien PoincarĂ©. Une gĂ©omĂ©trie ne peut pas ĂȘtre plus vraie qu'une autre ; elle peut seulement ĂȘtre plus Science et l'HypothĂšse, prĂ©f. Jules Vuillemin, Paris, Ă©d. Flammarion, coll. "Champs sciences" 2014Ce qui explique que l'on retienne un cadre thĂ©orique valide plutĂŽt qu'un autre n'est pas qu'il est plus vrai, mais qu'il est plus commode - c'est-Ă -dire plus pertinent, plus existe des limites pour dĂ©montrer la vĂ©ritĂ©, et puisque la relativitĂ© existe mĂȘme en mathĂ©matiques, on peut se demander s'il n'y a pas plusieurs vĂ©ritĂ©s et quelle valeur on peut donner Ă  la vĂ©ritĂ©. IIILes degrĂ©s, types et valeurs de la vĂ©ritĂ© ALa pluralitĂ© de la vĂ©ritĂ© 1Les degrĂ©s de la vĂ©ritĂ© Il existe diffĂ©rents degrĂ©s de de la raison pure, Kritik der reinen Vernunft, trad. A. Tremesaygues et C. Pacaud, Paris, Ă©d. PUF 2012 Kant propose donc de faire une distinction entre L'opinion dans ce cas, le sujet sait que son jugement est insuffisant objectivement et subjectivement. La foi dans ce cas, le sujet sait que son jugement est insuffisant objectivement mais suffisant subjectivement. Et enfin le savoir dans ce cas, le sujet sait que son jugement est suffisant objectivement et subjectivement. 2Les vĂ©ritĂ©s de raison et les vĂ©ritĂ©s de fait Il est aussi possible de distinguer diffĂ©rents types de vĂ©ritĂ©s, selon ce Ă  quoi elles se rapportent. Leibniz propose ainsi une distinction entre les vĂ©ritĂ©s de raison et les vĂ©ritĂ©s de faits Dans les "vĂ©ritĂ©s de raison", la vĂ©ritĂ© se dit d'un Ă©noncĂ© qui est vrai en lui-mĂȘme, par les relations logiques entre ses termes. On y accĂšde donc par la dĂ©monstration. Les vĂ©ritĂ©s de raison sont nĂ©cessaires leur opposĂ© est impossible. Dans les "vĂ©ritĂ©s de fait", la vĂ©ritĂ© se dit d'un Ă©noncĂ© qui est vrai car il correspond au rĂ©el qu'il dĂ©crit. On y accĂšde donc par l'expĂ©rience. Les vĂ©ritĂ©s de fait sont contingentes, c'est-Ă -dire qu'elles pourraient ne pas ĂȘtre, ou ĂȘtre autrement leur opposĂ© est donc possible. Contingent Est contingent ce qui pourrait ne pas ĂȘtre, ou ĂȘtre autrement. Ce qui est contingent s'oppose Ă  ce qui est nĂ©cessaire, c'est-Ă -dire qui ne peut pas ne pas ĂȘtre. BLes diffĂ©rentes valeurs donnĂ©es Ă  la vĂ©ritĂ© 1Le vrai comme efficacitĂ© Pour le philosophe pragmatique William James, le vrai a une valeur d'efficacitĂ©. On peut dĂ©terminer la valeur d'une dĂ©couverte et savoir si elle est proche de la vĂ©ritĂ© en fonction de l'efficacitĂ© qu'ont ses rĂ©sultats sur le monde. 2La position sceptique sur la vĂ©ritĂ© Pour les sceptiques, la pensĂ©e humaine n'est pas capable de dĂ©terminer une vĂ©ritĂ© avec certitude. Scepticisme Le scepticisme du grec skepsis, "examen" est une doctrine philosophique selon laquelle la pensĂ©e humaine ne peut dĂ©terminer aucune vĂ©ritĂ© avec certitude. Les sceptiques proposent deux arguments majeurs Le premier argument affirme que l'homme n'a affaire qu'Ă  des apparences, c'est-Ă -dire des phĂ©nomĂšnes sensibles. La consĂ©quence est que l'on ne peut affirmer de vĂ©ritĂ© ou de faussetĂ© concernant les choses. On peut seulement dĂ©crire la façon dont elles apparaissent ou dont elles nous affectent. Le second argument affirme qu'Ă  chaque thĂšse il est possible d'opposer une thĂšse contraire Ă©quivalente, sans possĂ©der les moyens de trancher en faveur de l'une ou de l'autre. La consĂ©quence est qu'il est impossible de ne rien affirmer avec certitude. 3L'interdiction de mentir Pour Emmanuel Kant, la vĂ©ritĂ©, au-delĂ  de la science qui est une construction, est une valeur morale qui interdit de mentir mĂȘme Ă  un assassin qui cherche la victime qu'il veut tuer. En effet, la vĂ©ritĂ© morale n'admet aucune exception, elle reflĂšte la rigueur de la raison pratique, qui recherche la mĂȘme rigueur, la mĂȘme universalitĂ©, que la raison en gĂ©nĂ©ral. Dans le domaine thĂ©orique la connaissance, la raison pure est facteur d'illusion, comme par exemple en mĂ©taphysique. Dans le domaine pratique la morale, il est indispensable qu'elle soit pure, dĂ©sintĂ©ressĂ©e, comme dans l'exemple proposĂ©. 4Le droit de mentir Contre la vĂ©ritĂ© comme valeur morale, on trouve "le droit de mentir par humanitĂ©" de Benjamin Constant on ne doit pas dire la vĂ©ritĂ© sur son Ă©tat Ă  un mourant, sauf s'il l' rĂ©actions politiques, Paris, Ă©d. Hachette Livre BNF, coll. "Sciences sociales" 2013Pour Constant, la vĂ©ritĂ© est certes un devoir, mais celui-ci ne doit pas ĂȘtre appliquĂ© sans considĂ©ration pour les circonstances particuliĂšres dans lesquelles on se trouve. Ici, puisqu'il s'agit de nuire Ă  un individu, Benjamin Constant souligne que l'on n'a pas de devoir de vĂ©ritĂ© envers la personne qui veut nuire Ă  autrui. 5La vĂ©ritĂ© comme illusion Enfin, la vĂ©ritĂ© peut ĂȘtre perçue comme n'Ă©tant qu'une illusion qui n'a pas de valeur. On peut penser que la vĂ©ritĂ© n'est qu'une illusion, inventĂ©e par la mĂ©taphysique et la religion dans le but de se consoler. Friedrich Nietzsche propose ainsi de concevoir la vĂ©ritĂ© comme une consolation nĂ©cessaire. En fait, la vĂ©ritĂ© ne serait qu'une invention de la mĂ©taphysique et de la religion. Les hommes, las de souffrir et incapables d'agir, se rĂ©fugieraient dans une croyance rassurante celle d'un monde immuable permanent, qui correspond au monde des IdĂ©es chez Platon ou Ă  "l'autre monde" de la religion. La vĂ©ritĂ© serait donc une "nĂ©cessitĂ© vitale". Nietzsche critique cette vĂ©ritĂ© qui rassure mais qui maintient en quelque sorte dans l'illusion. Il ne faut pas vouloir la vĂ©ritĂ©, il faut au contraire assumer l'absence de vĂ©ritĂ© car il n'y a ni vĂ©ritĂ© ni mensonge. Il y a uniquement la vie. Ce n'est pas parce que la vĂ©ritĂ© "sauve" qu'elle est vraie.
.